Les ramoneurs d’Alsace au créneau

La fédération des maîtres ramoneurs d'Alsace expose ses revendications.

La profession du ramoneur est organisée très différemment entre la France et l'Allemagne. Foto: Kiel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Marine Dumény) – Maître ramoneur. C’est le métier de Bruno Boissier, ancien commandant du SDIS 67 (Service départemental d’incendie et de secours). Basé à Niederbronn-les-Bains, il est souvent sollicité pour le folklore, de par sa tenue traditionnelle de ramoneur. Cependant, cet ancien pompier est également expert de la question des départs de feu et des intoxications au monoxyde de carbone.

Souvent causés par un mauvais entretien, une installation critiquable de chaudières ou autres dispositifs de chauffage, les intoxications au monoxyde de carbone ont touché « depuis le début de l’année, 38 personnes dans le Bas-Rhin et 46 dans le Haut-Rhin », selon Bruno Boissier. Un chiffre important, puisque Santé Publique France recense chaque année environ 4.000 intoxications sur le territoire métropolitain. Le chiffre élevé en Alsace s’explique par le caractère très forestier de notre région.

Des accidents que la Fédération des Maîtres ramoneurs d’Alsace déplore et souhaite « tirer vers 0 », en se rapprochant du modèle allemand. Celui-ci oblige en effet tout particulier à faire vérifier, une à trois fois par an son installation, et à se plier au conseil technique d’un expert. Pouvoir dont ne disposent pas les ramoneurs en France.

Ainsi, la fédération demande, entre autres, la capacité « de vérifier, et au besoin arrêter, toute installation, neuve ou non, présentant un risque ». Et ce afin de « réduire les risques encourus par les ménages ».

Autre revendication, celle d’une aide « plus consistante à la formation ». Les maîtres ramoneurs, songent d’ailleurs à profiter de la dynamique transfrontalière de la région pour aller, à défaut de l’obtenir en France, se former et former leurs apprentis en Allemagne.

À titre de précision, pour 2019, d’après Santé Publique France et le Ministère fédéral de la Santé allemand :

● Environ 1,6/200.000* personne meurt par an en Allemagne d’intoxication au monoxyde de carbone, contre 0,9/200.000* personne en France ;
● Et 11,5/200.000* personnes sont intoxiquées à l’année par ce même gaz en Allemagne, contre 11,9/200.000* personnes en France.

* Les chiffres sont rapportés sur 200.000 pour être comparables au vu de la population respective des deux pays.

Toutefois, les comparaisons sont difficiles à faire, car il y a des différences substantielles dans les modes de chauffage en fonction des régions. Ainsi, dans des régions boisées comme l’Alsace et par exemple la Thuringe en Allemagne, on chauffe beaucoup au bois et au charbon, tandis que dans les grands centres urbains comme Lyon ou Munich, ces modes de chauffage ne sont quasiment pas utilisés. Donc, les chiffres représentent une moyenne nationale qui ne peut pas illustrer les particularismes locaux.

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