Les relations franco-allemandes entrent dans une nouvelle dimension

La création d’une « Assemblée parlementaire franco-allemande », décidée hier à Lübeck (RFA), donnera une toute nouvelle orientation aux relations entre les deux pays. Prometteur.

Les deux présidents des parlements, Richard Ferrand et Wolfgang Schäuble, se réjouissent de ce pas historique dans les relations franco-allemandes. Foto: Courtesy Sylvain Waserman

(KL) – Cela fait des décennies que les responsables politiques allemands et français parlent du « moteur européen », de l’importance des relations franco-allemandes pour l’Europe. Mais les Helmut Kohl, Angela Merkel, Nicolas Sarkozy ou François Hollande n’ont jamais réussi à transformer ces relations en un instrument de travail franco-allemand et européen. Surprise : c’est maintenant que ça se passe. En créant une nouvelle « Assemblée parlementaire franco-allemande », les relations franco-allemandes pourront entrer dans une nouvelle ère, une ère de l’action concrète et pragmatique.

50 députés français et 50 députés allemands siègeront désormais dans cette « Assemblée parlementaire franco-allemande » qui elle, aura une mission qui dépasse de loin les habituelles visites de courtoisie.

Après l’aval définitif de ce projet qui devrait intervenir à l’occasion de l’anniversaire du Traité de l’Elysée le 22 janvier 2019, cette nouvelle assemblée aura comme objectif de proposer concrètement des transpositions identiques et synchrones des directives européennes et une action de rapprochement des deux droits, notamment en matière d’environnement réglementaire des entreprises. Une excellente nouvelle pour la région frontalière qui bénéficiera énormément du travail de cette nouvelle assemblée.

Ensuite, cette assemblée aura la charge de suivre la mise en œuvre par les deux exécutifs, du nouveau traité de l’Elysée, notamment en matière de transfrontalier. Ceci n’est pas un point anodin. On sait très bien, et au plus tard depuis la célèbre parole du Général de Gaulle, que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » ; mais maintenant, il y aura une assemblée qui veillera à ce que le nouveau traité franco-allemand « Elysée 2 » ne reste pas au niveau des bonnes intentions.

Et l’Europe profitera également de cette nouvelle assemblée, puisqu’elle sera mandatée pour développer les réunions conjointes des commissions thématiques, pour dégager des axes et positionnements communs et plus largement, proposer des résolutions communes sur les sujets d’intérêt commun. Et le premier intérêt commun entre la France et l’Allemagne, c’est le développement européen qui connaîtra une forte impulsion au moment de la mise en œuvre du traité « Elysée 2 ».

Pour Sylvain Waserman, vice-président de l’Assemblée Nationale et auteur du « Rapport Transfrontalier » qui constitue la base de tous ces travaux, il s’agit d’une percée historique. « Le moteur franco-allemand est et restera au cœur de la reconstruction du projet européen », a-t-il déclaré. « Il s’agit là de la première fois, dans l’histoire franco-allemande, que les relations interparlementaires prendraient cette forme pragmatique et concrète, avec une ambition nouvelle. »

Que ce soit la droite, que ce soit la gauche – pendant des décennies, le monde politique dans les deux pays s’est limité aux belles paroles et aux rencontres dépourvues de toute ambition. Cette nouvelle « Assemblée parlementaire franco-allemande » changera complètement la donne. Sa mise en œuvre constituera effectivement un pas historique dans le développement transfrontalier et européen. Bref, un mot : Bravo !

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