(Spécial été 2022) – Les vainqueurs de la « guerre contre le virus »

Trois fonds d’investissement américains se partagent le gâteau : The Vanguard Group, Blackrock et State Street ont acquis un pouvoir qui dépasse l’imaginaire.

Les "Covid Wars" ne pourront pas être gagnées tant qu'il s'agit seulement d'un méga-business... Foto: Herzi Pinki / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

8 Janvier 2022. La crise sanitaire arrange les intérêts de plusieurs grands fonds d’investissement…

(KL) – On discute politique, on parle de la pandémie, mais on n’évoque pas assez souvent qui se trouve derrière tout ça. Pourtant, tous les chiffres concernant les trois fonds d’investissement qui gouvernent le monde, sont publics. Ensemble, The Vanguard Group, Blackrock et State Street gèrent des portefeuilles d’une valeur totale dépassant les 15.000 milliards (!)  de dollars, une somme inimaginable. Et la composition de ces portefeuilles raconte toute une histoire.

Ces trois fonds d’investissement possèdent des participations importantes, parfois majoritaires, dans l’intégralité des laboratoires pharmaceutiques occidentaux. Et puisqu’ils doivent aussi communiquer, ils sont propriétaires de groupes de médias qui eux, couvrent environ 90% de la presse américaine. Mais de nos jours, contrôler les médias, ne suffit pas. Pas de problème – les trois se partagent aussi un énorme paquet d’actions de Facebook et d’autres réseaux sociaux et pour être sûr que leurs souhaits soient respectés aussi lors de nouveaux développements technologiques, ils possèdent aussi des participations déterminantes dans des groupes comme Microsoft ou Orange.

Ces trois fonds d’investissement contrôlent donc autant l’industrie pharmaceutique que les médias que les réseaux sociaux (sans parler des innombrables autres secteurs d’activité). Et ça, ça pose problème. Car la proximité entre « Big Money » et la politique n’est plus à démontrer. Un exemple : le nouveau chef de la CDU allemande, Friedrich Merz, avait pris un « congé sabbatique » de la politique pour diriger pendant un bon moment, la filiale allemande de – Blackrock. Honni soit qui mal y pense…

Sans vouloir verser de l’huile sur le feu des complotistes, cette situation influence très largement les stratégies actuelles dans la « guerre contre le virus ». Ces trois fonds d’investissement n’ont pas le moindre intérêt à ce que cette « guerre contre le virus » soit gagnée. Un vieux mot concernant l’industrie pharmaceutique dit « un patient guéri, est un client perdu ». Et du coup, on se pose la question pourquoi un laboratoire sud-africain peut développer un vaccin en le mettant gracieusement à disposition du monde, tandis que les grands laboratoires pharmaceutiques contrôlés par « Big Money » ne le font pas, tout en réalisant des bénéfices pharaoniques dans le cadre de la pandémie actuelle. La réponse en est simple : aucun des trois grands fonds d’investissement ne détient des actions de « Afrigen Biologics and Vaccines » au Cap. Les licences pour le vaccin produit en Afrique du Sud, peuvent être demandées auprès de l’OMS qui elle, en gère les licences gratuites.

La domination financière des trois groupes The Vanguard Group, Blackrock et State Street est absolument malsaine. Le PIB de tous les états-membre de l’Union Européenne réunis (environ 13300 milliards d’euros), se situe en-dessous des actifs de ces trois fonds d’investissement dont les pouvoirs sont quasiment illimités. Les « vraies » décisions qui déterminent l’avenir de notre planète, ne sont pas prises lors de sommets G7, G8 ou G20, mais dans les étages feutrés de ces géants de la finance. Et si la politique décidait enfin de déposséder les grands laboratoires des brevets pour les rendre disponibles pour le monde entier ? Tant que ce n’est pas le cas, la « guerre contre le virus » ne pourra pas être gagnée. Et un moment donné, il faudra réfléchir si le capitalisme sauvage occidental est vraiment un modèle d’avenir. Le monde entier souffre, tandis qu’une poignée d’actionnaires se remplit les poches. C’est ça, la supériorité du système occidental tant vantée au moment où les systèmes de l’Est avaient collapsé ?

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste