Les Verts allemands ont compris quelque chose

Pour permettre à leur parti de se relancer, les Verts allemands ont trouvé une solution simple : élire de nouveaux patrons. Un exemple à suivre.

C'est au tour de Robert Habeck de conduire les Verts allemands vers un avenir plus moderne. Foto: Jörg Nickel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL/AK) – La plupart des responsables politiques allemands analysent savamment les déconfitures électorales de 2017 sans remettre en cause le statu quo des partis. Les Verts, quant à eux, ont osé changer de patrons. Exit Özdemir, Roth et Göring-Eckert, bienvenue à Robert Habeck et Annalena Baerbock.

Robert Habeck, ministre de l’environnement dans le Schleswig-Holstein, sera l’homme fort des Verts pour les années à venir. Sa mission : les conduire vers une politique permettant aux électeurs de se reconnaître dans ce parti, en mettant un accent fort sur les questions de l’environnement. Moins de tactique électorale, plus d’écologie, c’est ainsi que les Verts espèrent retrouver un profil propre, après l’échec de la tentative de coalition avec les conservateurs de la CDU/CSU.

Les Grünen ont compris et réagi. Le parti, né dans les années 70 du Mouvement pour la Paix, du Mouvement Antinucléaire et d’autres groupes citoyens, a été désorienté lorsque le ministre-président du Bade-Wurtemberg Winfried Kretschmann (premier ministre-président Vert d’un land allemand) a fait des yeux doux à Angela Merkel en prônant une coalition « noire-verte », ce qui, pour beaucoup de militants, revenait à renier les fondements du mouvement écologiste. Contrairement à d’autres partis, les militants ont réagi en chassant ceux qui ont essayé d’amener Die Grünen au cœur de l’establishment politique.

Robert Habeck et Annalena Baerbock veulent mettre un terme à l’éternel débat « gauche ou droite ? ». Les Verts doivent redevenir le parti de la protection de l’environnement et du social. Annalena Baerbock disait, après son élection à la tête du parti écologiste : « L’environnement n’est ni à gauche, ni à droite ».

Pour ce « retour aux sources », Robert Habeck est l’homme de la situation. En tant que ministre de l’environnement du Schleswig-Holstein, il a lancé de nombreux projets environnementaux et dispose d’une crédibilité à même de permettre aux Verts de retrouver le positionnement qui les avait installés dans le spectre politique allemand.

Les Grünen sont le premier parti outre-Rhin à tirer les conséquences du chaos politique actuel. Les autres « grands » partis tirent comme seul enseignement de leur dégringolade électorale que « les électeurs n’ont pas compris notre message, on continue comme avant ». Les Verts, quant à eux, ont opéré le changement là où il fallait : à la tête du parti.

Les autres partis devraient prendre exemple sur les Verts. Comment faire croire aux gens qu’on change de politique avec encore et toujours les même dinosaures à la tête des partis ? Qui peut encore considérer un Wolfgang Schäuble (député au Bundestag depuis 1972 !) comme un porteur d’espoir ? Qui croit encore que les Gabriel, Schulz, Steinbrück seraient en mesure de donner une nouvelle impulsion au SPD ?

Nous assistons actuellement, comme dans d’autres pays, à un changement de génération dans la politique. En Allemagne, ce sont les Verts qui ont compris cela les premiers et qui ont réagi. Et du coup, les Verts allemands pourraient redevenir un parti intéressant pour les électeurs et électrices, à condition de ne pas seulement remplacer les patrons du parti, mais en réorientant également leur politique.

Si jamais la CDU/CSU et le SPD n’arrivaient pas à s’accorder sur la formation d’une « Grande Coalition 2.0 », les Verts seraient ainsi dans une bonne position en cas d’élections anticipées. Le changement politique en Allemagne vient de commencer.

1 Kommentar zu Les Verts allemands ont compris quelque chose

  1. Michael Magercord // 29. Januar 2018 um 11:11 // Antworten

    Wer Deutsch vesteht, dem kann ich dazu diesen Link (Radio) empfehlen:
    http://ondemand-mp3.dradio.de/file/dradio/2018/01/29/interview_mit_bernhard_heinzlmaier_jugendforscher_zur_dlf_20180129_0813_59d02997.mp3
    Lieben Gruß,
    Michal

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