L’Espagne a un pied sur Mars

Le rover « Perseverance », arrivé sur Mars en février dernier, échange des données avec la Terre, grâce à une antenne espagnole.

Grâce à son antenne HGAS, le rover « Perseverance » transmet et reçoit des données entre la Terre et Mars. Foto: NASA JPL Caltech / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Partie de la Terre le 30 juillet 2020, via la fusée Atlas V, l’arrivée sans encombre de « Perseverance » sur Mars, le 18 février dernier, a fait sensation. Dans cette réussite de la NASA, l’Europe a aussi sa part, notamment l’Espagne et plus particulièrement l’équipe d’Ana Olea, travaillant à Madrid, au siège d’Airbus Defense & Space Spain, situé à côté de l’Aéroport de Bajaras.

Cette coopération n’est pas une première, car elle a déjà participé à l’expédition de 2012, dont le rover « Curiosity » fêtait ce 12 janvier, son 3.000e jour de présence sur Mars. Son domaine d’expertise, dans le cadre de ces missions, cible les antennes à gain élevé (HGAS). Grâce à ces dispositifs, les engins spatiaux peuvent échanger des données sans intermédiaires avec les équipes basées sur terre.

Ce « moule à tarte hexagonal » a donc un rôle majeur pour le bon déroulement de la mission. L’équipe d’Ana Olea en avait bien conscience lors de sa réalisation. Devant supporter entre autres, des écarts thermiques allant de -135°C à +90°C, cette technologie de pointe n’a rien à voir avec une vulgaire antenne 5G.

Deux ans se sont écoulés, entre la phase de projet et sa concrétisation, permettant de livrer à la NASA cet élément répondant à un cahier des charges très précis. Ana Olea, qui n’est pas peu fière de cette réussite, met en avant son équipe dont, selon « El Diario », elle qualifie les gens d’exceptionnels et merveilleux.

Il n’est aujourd’hui pas rare qu’une femme travaille dans ce domaine de la recherche. Ana Olea y voit là, un signe d’évolution dans la bonne direction. Originaire de Cantabrie, communauté autonome située au Nord de l’Espagne sur la côte Atlantique, elle est venue s’installer à Madrid il a vingt ans. C’est en compagnie de son conjoint et de leurs filles qu’elle a assisté en direct à l’arrivée de « Perseverance » sur Mars.

La confirmation du bon déploiement de l’antenne, et de son efficacité, ne sont arrivées que deux jours plus tard. Elle peut maintenant estimer sa mission globalement accomplie, mais demeure avec son équipe mobilisable en cas de problème. Cette aventure a été suivie de près par le Ministère des Sciences et de l’Innovation, dirigé par le spationaute Pedro Duque.

Pour la troisième fois, les chercheurs espagnols participent à une expédition martienne, et ils peuvent en être fiers. L’antenne HGAS (High-Gain Antenna System) équipant le rover « Curiosity » arrivé sur Mars en 2012, fonctionne toujours de manière satisfaisante. C’est pourquoi la NASA en a commandé une pour le rover « Perseverance », mais avec en plus des exigences quant à la rapidité de la livraison et la baisse des coûts.

Cette antenne, dont le diamètre est de 30 cm pour un poids d’1,4 kg, fait partie d’un ensemble pesant 8kg.

La relation avec le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA a été exceptionnelle, comme pour « Curiosity », soulignait Ana Olea, qui n’a pas manqué de préciser que chaque difficulté rencontrée, fut résolue grâce à un travail d’équipe. MEDA, la station météo embarquée sur le rover « Perseverance », est également « Made in Spain ». Elle constitue avec REMS et TWIN, aussi fabriqués en Espagne, le trio des stations météo actuellement en service sur Mars.

Prouvant une fois de plus que la recherche et la technologie espagnoles ne se limitent pas à développer des collections de vêtements et des voitures, ces équipes d’un très haut niveau de compétence relevant avec brio des défis de dimensions interplanétaires, sont l’honneur de leur pays et de l’Europe.

 

 

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste