L’Espagne agit pour les droits des femmes

Une nouvelle loi en Espagne donne des jours de congé supplémentaire pour les femmes qui souffrent de fortes douleurs de menstruation. Une petite révolution.

Au parlement à Madrid, on a réalisé un grand pas pour les droits des femmes. Foto: tawa / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – « C’est un jour historique pour le progrès féministe », commentait la ministre pour l’égalité femmes-hommes espagnole, Irene Montero (Podemos). En effet, avec la loi qui accorde des jours de congés payés aux femmes qui souffrent de fortes douleurs de menstruation, l’Espagne fait un grand pas pour les droits des femmes. Cette première européenne a été rendue possible par un gouvernement du centre-gauche.

En Espagne, lorsqu’une personne tombe malade, les trois premiers jours d’arrêt maladie ne sont pas payés. Le salaire ne reprend que le quatrième jour de l’arrêt, ce qui signifiait pour les femmes espagnoles qu’un arrêt pour cause de fortes douleurs de menstruation, était pris sur les congés annuels. Désormais, ces douleurs qui pour certaines femmes, empêchent effectivement la capacité de travailler, peuvent donner droit à un arrêt payé, le temps qu’elles aillent mieux. Pour les femmes en Espagne, il s’agit effectivement d’une petite révolution et il s’agit d’un véritable progrès.

Pendant la même séance, le parlement espagnol a voté une deuxième loi, qui elle, cherche à « dépathologiser » les personnes trans. Concrètement, cette loi facilite le changement du genre, en autorisant déjà des enfants à partir de 12 ans (!) de changer leur genre. Si les enfants entre 12 et 14 ans ont besoin d’une décision d’un juge pour pouvoir changer leur genre, les 14 à 16 ans n’ont besoin de d’une autorisation parentale et à partir de 16 ans, on peut changer son genre comme on veut. Avant, il fallait être adulte pour pouvoir changer son genre. Les églises et les conservateurs se sont montrés choqués par cette nouvelle loi et en effet, on peut avoir différentes opinions sur cette loi.

Il paraît qu’on ait entériné l’attitude qui veut qu’un genre soit « attribué » arbitrairement par les parents et la société. Il n’y a pas si longtemps que ça, le genre d’un enfant avait été déterminé par ce qui se trouve entre les jambes des petits, une « attribution d’un genre » est une expression qui pose encore problème à beaucoup de gens. La « novalangue » autour de cette question se trouve aussi dans le texte de cette loi qui autorise « le libre choix du genre à partir de 16 ans ». Autant que la loi qui facilite la vie aux femmes qui souffrent des douleurs de menstruation constitue un progrès, autant on peut se poser la question si « le libre choix du genre » n’est pas seulement un phénomène sociétal.

Après, chaque génération a ses spécificités et si aujourd’hui, on considère important de pouvoir changer de sexe à 16 ans (ou même à 12 ans…), ben, il faut alors ce genre de loi. Il est vrai que ces derniers temps, les agressions contre des personnes LBTxx se multiplient et rien ne les justifie. On peut parfaitement ne pas apprécier cette frénésie de vouloir changer de genre, on peut même y voir une régression sociale, mais tant que ces personnes se font agresser pour ce qu’elles sont, il faut des lois pour les protéger. Mais on est aussi en droit de penser que faciliter le changement du genre à des mômes de 12 ans, constitue presque une invitation à le faire. Car à 12, 14 ou même 16 ans, il est étrange de prêter aux enfants la maturité sexuelle qui justifierait un tel acte, souvent irréversible. Bizarre – un enfant de 12 ans n’a pas le droit de se faire tatouer, car on estime qu’il n’a pas la maturité d’évaluer ce que « pour la vie » veut dire, mais en Espagne, il peut maintenant changer son genre.

Mais ce qu’il compte vraiment, c’est l’amélioration de la condition de vie des femmes en Espagne. A réfléchir si une telle loi ne pourrait pas être appliquée aussi ailleurs en Europe.

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