L’État d’Israël : une mauvaise idée, produit d’un nationalisme archaïque ?

Une table ronde avec Ofrah Jeshua Lyth, animée par Georges Federmann.

Le psychiatre strasbourgeois Georges Yoram Federmann animera demain une Conférence des plus intéressantes. Foto: Akiersch / Wikimedia Commons / CCO 1.0

(MC) – L’auteure israélienne Ofrah Jeshua Lyth effectue une tournée en France pour y présenter son ouvrage récent, traduction française de la version originale intitulée The Case for a Secular New Jerusalem (2014). Après s’être arrêtée à Paris, Marseille, Lyon et Romans, elle passera deux jours à Strasbourg.

L’objet de cet ouvrage polémique, en français : Pourquoi un Etat juif n’est pas une bonne idée (Préface : Ilan Pappé, aux Editions Scribest), c’est le statut et l’essence de l’État d’Israël actuel, que l’essayiste analyse en se fondant sur quelques témoignages dont celui de ses deux grands-mères, l’une originaire du Yémen, l’autre, de Russie. Elle dresse de nombreux portraits de juifs orientaux, dont elle remarque qu’ils se sont distanciés en quelque sorte par force de leur culture arabe, contraints par les circonstances et l’assimilationnisme sioniste. Puis elle remarque que l’« élite » juive israélienne est prise dans le même mouvement totalisant et identitaire en ce qu’elle se fonde sur des dogmes et des rites que l’auteure considère comme « archaïques », et qui les intègre par l’idéologie et le mythe dans la communauté ; communauté qui, comme on sait, est à la fois nationale et religieuse. Voilà donc pointé du doigt l’échec du sionisme : il n’a pas réussi à séparer le national du religieux. Mais l’a-t-il voulu ?

Cette confusion engendre bien des maux : la ségrégation radicale entre palestiniens et juifs, et l’exclusion d’une partie importante de la population ; le projet de guerre perpétuelle, le mal-être d’une identité reposant sur des slogans et des schémas. La poursuite de l’expansion coloniale sur la Palestine. Et, dramatiquement, les difficultés considérables à construire une politique internationale viable à moyen et long terme…

Ainsi, on l’aura compris, Ofrah Jeshua Lyth appelle de ses vœux un processus de laïcisation de l’État juif. Dans son esprit, ce changement de perspective est lié au refus de la scission en deux Etats : une telle scission n’engendrerait pour elle qu’une accentuation radicale de la ségrégation. Elle œuvre, avec un courage et un optimisme admirables, pour un Etat unifié, laïc et démocratique.

Georges Federmann animera une Table Ronde avec Ofrah Jeshua Lyth le mardi 17 avril à 19 heures sur le thème : Pourquoi un Etat juif n’est pas une bonne idée. Elle aura lieu au FEC, 17, place Saint-Etienne.

Le lendemain 18 avril, l’essayiste dédicacera son ouvrage à 16 heures au Snack Michel, 20, avenue de la Marseillaise.

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