L’Europe à quatre mois de l’élection européenne
Dans son excellent « Micro européen » sur France Info, José Manuel Lamarque fait le tour des pays européens pour prendre la température à 4 mois d'une élection très importante. Aujourd'hui – l'Italie.

(Réd / FI) – José Manuel Lamarque poursuit le parcours européen de différents pays à l’entame de 2024. Après l’Espagne, l’Allemagne ou la Suisse, focus sur l’Italie qui semble démarrer l’année d’un meilleur pied. L’Italie semble connaître un mieux, comme le confie à José-Manuel Lamarque, le journaliste Daniele Zappala, correspondant italien du quotidien Avvenire.
Il semble que l’Italie remonte la pente pour démarrer 2024 ?
Daniele Zappala : C’est en effet un début d’année moins négatif que ce que l’on craignait, à la fois d’un point de vue économique et politique. L’inflation paraît de plus en plus maîtrisée, pour les familles, ce début d’année est plutôt correct, les embauches se portent bien et d’autres paramètres économiques sont au vert. Aussi, l’optimisme des ménages est (un peu) de retour. On le voit aussi par les taux d’épargne, un indicateur très important aux yeux des Italiens, et surtout il y a moins d’inactifs, c’est un autre indicateur fort.
On s’aperçoit que Giorgia Meloni navigue bien en Europe ?
Daniele Zappala : Voilà quinze mois que le gouvernement est en place et si on regarde l’histoire politique italienne, c’est déjà beaucoup par rapport à une instabilité permanente. Donc oui, Giorgia Meloni a réussi à asseoir son pouvoir en Italie avec, effectivement, cette coalition assez hétéroclite où il y a l’ultra-droite et en même temps – en tant que chef de la diplomatie italienne – l’ancien président du Parlement européen Antonio Tajani du Parti populaire européen. Au début, personne ne savait ce que cela allait donner. On voit finalement que l’Italie a, par exemple, été capable de tisser des accords diplomatiques importants avec le Royaume-Uni. Ce gouvernement sait manœuvrer pour remonter la pente et pour, peut-être en cette année 2024, rentrer dans le giron de la construction européenne. On l’avait imaginé totalement antieuropéen, ce n’est pas le cas.
Où se dirige l’Italie pour les élections européennes ?
Daniele Zappala : La tendance en Italie suit celle de plusieurs autres grands pays européens : le parti du gouvernement est donné favori et la gauche a du mal à se réorganiser. Giorgia Meloni attend peut-être cette échéance comme une occasion pour essayer de se renforcer.
Beaucoup d’espoir sur Mario Draghi, à qui on prête, à nouveau, de hautes fonctions européennes ?
Daniele Zappala : Oui, bien sûr, l’ancien président de la Banque centrale européenne est un peu vu aujourd’hui comme la personnalité « joker » pour l’Italie. Beaucoup voient Mario Draghi à nouveau propulsé sur un fauteuil européen élevé, pourquoi pas à la place de Charles Michel (NDLR : président du Conseil européen) ou à celle d’Ursula von der Leyen (NDLR : présidente de la Commission européenne). L’intéressé, lui, refuse tout commentaire. Mais c’est sûr que Mario Draghi, avec son statut de sauveur de l’euro, pourrait devenir une « cerise sur le gâteau » de l’opération italienne de reconquête de son image au sein de l’Europe.
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