L’Europe, celle que nous aimons…

A Bruxelles, le groupe parlementaire « STOA » vient de lancer une initiative qui pourra rapprocher l’Europe Institutionnelle, les Sciences et les citoyens et citoyennes européens. Exemplaire.

Lors d'une conférence à Bruxelles, le "European Science Media Hub" a été lancé. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le groupe « STOA » (Scientific Foresight Unit) au sein du Parlement Européen est un service scientifique, interface entre la recherche et la science et le monde politique. En lançant mercredi à Bruxelles l’« European Science Media Hub » (ESMH), les responsables européens initient une petite révolution. La mission de cette nouvelle entité ESMH est claire : diffuser des informations sur les milliers de programmes de recherche menés par l’Union Européenne, pour en informer les 500 millions d’Européens et d’ Européennes et les décideurs européens, afin que ces derniers puissent prendre leurs décisions sur la base des meilleures informations disponibles.

Lors de la conférence de lancement, en présence des différents services concernés des institutions européennes et des futurs partenaires comme ARTE ou Eurojournalist(e), des experts ont défini de nouvelles interfaces entre le monde scientifique et le monde des médias. Présidé par l’Estonienne Eva Kaili, le groupe STOA tente de frayer la voie vers une ouverture et transparence qui, en fin de compte, profiteront à tous les Européens et Européennes, car les recherches menées par les différentes organisations scientifiques de l’Union Européenne visent avant tout une chose : le progrès européen et les chemins qui conduiront à une politique plus éclairée. Ainsi, comme l’a souligné Eva Kaili, il s’agit « de fournir les meilleures informations possibles pour que la politique puisse prendre les meilleures décisions ». Et Paul Rübig, eurodéputé autrichien et l’un des moteurs du développement du ESMH, d’expliquer que « ce ne seront pas les scientifiques qui prendront des décisions politiques, et pas les politiques qui devront s’aventurer dans l’interprétation des conséquences des nouvelles technologies ».

Bien entendu, présenter les résultats de recherches scientifiques n’est pas chose facile; mais dès lors qu’on rapproche les scientifiques et les journalistes, les résultats peuvent être convaincants. Ainsi, le journaliste scientifique Mico Tatalovic présentait ses expériences de journaliste au célèbre MIT (Massachussetts Institute for Technology) à Boston, tout en formulant une vision claire quant au journalisme scientifique du futur, demandant que les moyens nécessaires soient mis en œuvre pour permettre une meilleure compréhension de la recherche scientifique. Même son de cloche chez Nicolas Woehrl, un chercheur allemand qui excelle tout autant dans la communication – par exemple avec un podcast scientifique qui, en Allemagne, est suivi par 70 000 personnes !

L’ESMH deviendra une plateforme qui facilitera non seulement la communication entre les différents acteurs dans la science, le journalisme et la politique, mais qui veillera également aux évolutions rapides dans le monde du journalisme. Car pour l’instant, le journalisme scientifique se limite généralement aux grandes publications scientifiques qui ne sont accessibles qu’à un public averti, expert et souvent, scientifique lui-même. Pourtant, la recherche financée par l’Union Européenne (plus de 10 000 bourses de recherche attribuées annuellement en Europe) concerne tout un chacun. Un excellent exemple en est la recherche sur la question : est-il possible d’influencer des élections par le biais d’algorithmes dans les réseaux sociaux et le cas échéant, comment se protéger ? D’autres sujets d’intérêt général qui touchent tout le monde sont, par exemple, la recherche sur le nucléaire ou la connaissance de produits comme le glyphosate. En ce qui concerne de tels dossiers, les décisions politiques ne devraient pas dépendre d’une idéologie, mais des résultats de la recherche scientifique.

En quoi  le lancement de l’ESMH constitue-t-il une petite révolution ? Eva Kaili, Paul Rübig et leurs équipes viennent de donner le top départ pour une nouvelle façon de mener la politique, une façon bien en phase avec les réalités du monde du 21e siècle. En rendant la recherche scientifique plus compréhensible et plus disponible, ils permettent à la politique de baser les décisions non pas sur des croyances, mais sur des données fiables. Et pour assurer la transparence de la démarche, ces données doivent être diffusées, expliquées, commentées et ce, de manière compréhensible par tout un chacun.

Par conséquent, l’un des résultats de cette conférence de lancement à Bruxelles, était la prise de conscience que le monde scientifique doit se rapprocher du monde des médias, et que les journalistes doivent se rapprocher du monde scientifique. Les experts du ESMH et des partenaires ont de nombreuses idées sur la manière de mettre en œuvre cette approche foncièrement moderne et européenne.

L’Europe, ce ne sont pas seulement les dossiers épineux comme ceux que discutent ces jours-ci les gouvernements européens, mais c’est aussi et surtout une cellule d’innovation qui travaille au service des 500 millions d’Européens et d’Européennes. Eurojournalist(e) est fier et excité de faire partie de cette aventure. Et vous lirez bientôt dans nos colonnes comment se présentera cette coopération entre des médias indépendants et les institutions européennes.

C’est cette Europe-là que nous aimons, c’est pour cette Europe-là que nous travaillerons, car il vaut mieux retrousser les manches et se mettre à travailler de manière pro-active que de rester, les bras croisés, à rendre l’Europe responsable de tous les maux du monde ! La meilleure réponse aux eurosceptiques, aux eurohostiles et à tous les grincheux qui aimeraient bien abolir l’Europe, c’est celle-là : travailler pour un avenir meilleur des 500 millions de citoyens et citoyennes européens.

1 Kommentar zu L’Europe, celle que nous aimons…

  1. Martine HIEBEL // 29. Juni 2018 um 8:09 // Antworten

    Bravo, merci et courage !

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