L’Europe, c’est ça aussi : La Transnistrie (2)

Dans cette nouvelle série sur la Transnistrie, Alexandre Binder présente aujourd’hui un « pays qui n’existe pas »…

Pour savoir où se trouve la Transnistrie, il faut regarder de près... Foto: TUBS / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Alexandre Binder) – La Transnistrie, « ce pays qui n’existe pas » comme l’a écrit l’auteur-photographe Nicolas Righetti, est un territoire situé entre la Moldavie et l’Ukraine. Ce territoire s’est auto proclamé indépendant de la Moldavie dans les années 90. Depuis, la Transnistrie a créé son propre drapeau, son hymne national, un parlement appelé « le soviet suprême » et sa propre monnaie, ainsi que des papiers d’identité. Il s’agit d’un territoire imperméable, mais qui essaye de s’ouvrir petit à petit au monde.

Tout d’abord, aujourd’hui, la Transnistrie n’est reconnue que par d’autres pays et territoires eux-mêmes non reconnus par la communauté internationale, tels que l’Ossétie du Sud, le Haut-Karabagh et l‘Abkhazie. La Russie participe au budget annuel de ce pays à hauteur de 20 millions d’euros par an. Vu que les papiers d’identité transnistriens ne sont pas reconnus dans le monde, les habitants possèdent entre 3 et 4 passeports. Un passeport transnistrien, un autre russe, puis un autre ukrainien, ensuite un moldave et parfois même un passeport roumain. Dans ce pays, les frontières sont très fermés au point qu’ils délivrent la plupart du temps, un visa valable pour seulement 10h. Il n’est nullement conseillé de dépasser ce délai de 10h, car personne ne sait ce qui peut arriver. Venir en Transnistrie avec sa propre voiture n’est pas non plus conseillé – il faudra payer 10% du prix du véhicule pour avoir le droit de rouler à l’intérieur du pays !

Une fois sur place, quelles activités propose la Transnistrie ? Selon le site « Transnistria Tour », il y a plusieurs choses importantes à voire, comme l’usine « Aquatir » qui élève des esturgeons et produit du caviar à Tiraspol ou encore la brasserie de Bendey. Et la Transnistrie possède aussi un alcool traditionnel appelé « Kvint ». Les visiteurs peuvent aussi opter pour la visite de monuments aux morts en mémoire des juifs assassinés par les nazis durant la 2ème Guerre Mondiale. Ce petit pays est très fier de sa communauté juive et n’hésite pas à le montrer. Il y a aussi plusieurs tours en bus qui sont organisés par une agence de tourisme qui elle, propose des voyages dans tous les pays et anciennes républiques soviétiques non reconnus par la communauté internationale.

Mais ce n’est pas tout : il y aussi des choses moins amusantes comme le fait que ce pays est surement responsable de 80% du trafic d’armes à feu en Europe, car les soviétiques ont laissé un gigantesque stock d’armes dans ce pays au moment du retrait de la plupart des militaires russes de la Transnistrie. Ou encore le fait que la Transnistrie soit réputée comme l’une des plaques tournantes du trafic de drogue et d’êtres humains en Europe. La Transnistrie a souvent été appelée « la poudrière de l’Europe » à cause de la quantité d’armes à feu venant de ce pays et alimentant le marché noir européen.

Voilà pour le premier article de la nouvelle série sur la Transnistrie. Le prochain article se penchera sur la question de l’histoire de ce petit territoire, large de seulement 10km à certains endroits.

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