L’Europe de et à Strasbourg : Enterprise Europe Network (7)

L'Espace Européen de l’Entreprise à Schiltigheim. Foto: Emma Kuhn / EJ / CC-BY 2.0

(Emma Kuhn) – Créé par la Commission européenne en 2008, le réseau EEN a une visée bien précise : soutenir les entreprises lorsqu’elles s’internationalisent et lorsqu’elles innovent. Ce réseau est présent dans des structures qui sont proches du monde de l’entreprise, comme des fédérations professionnelles, des chambres consulaires, des agences d’innovation, des banques… Pour en faire partie, il faut répondre à un appel d’offre européen, lancé tous les 7 ans par la Commission. Dans le Grand Est, deux structures ont répondu à cet appel d’offre : la CCI et Grand E-Nov+ (une agence qui se chargera davantage de l’innovation et de l’accompagnement des entreprises sur la participation à des projets européens financés par l’Union européenne).

La CCI Grand Est a toujours été membre du réseau EEN (qui est en fait le résultat de la fusion en 2008 de deux réseaux européens : Euro Info Centre et Centre Relais Innovation), du moins elle a toujours hébergé un service européen d’accompagnement des entreprises. Sa mission est ainsi de guider celles qui innovent à l’international. La CCI Grand Est intervient également sur le conseil juridique et réglementaire, la rédaction et la relecture de contrats internationaux. « Par exemple, je fabrique un jouet, quelle est la réglementation applicable ? Je veux vendre mon produit en Australie, quelles sont les obligations réglementaires ? Les taxes, les droits de douane ? Dans notre équipe EEN, on accompagne les entreprises dans tous leurs besoins dans le domaine juridique », explique Ursula Martin, juriste en droit communautaire à la CCI du Grand Est et responsable du service EEN.

Au sein de la CCI Grand Est, huit personnes appartiennent à l’équipe EEN (essentiellement des juristes) et sont réparties sur l’ensemble du territoire, à savoir notamment Strasbourg, Metz et Châlons-en-Champagne. En 2022, elles ont accompagné 800 entreprises et traité 1450 dossiers, un travail méticuleux qu’évalue la Commission européenne. Celle-ci mesure l’impact du réseau, ce qu’il rapporte aux entreprises. Si les objectifs fixés ne sont pas atteints, elle reverra le financement du service EEN à la baisse. C’est elle qui subventionne à hauteur de 60% le réseau. Les 40% restants sont financés par les organisations partenaires, ici la CCI Grand Est (ils peuvent être constitués de taxes pour frais de chambre ou de ventes de prestations par exemple). Ainsi, le financement peut varier chaque année en fonction des attentes de la Commission. Pour Ursula Martin et ses collègues, rendre des comptes n’est pas vécu comme une contrainte mais plutôt comme un « challenge ».

Ainsi, le rôle du réseau européen est « de conseiller les entreprises sur tous les aspects réglementaires et juridiques qui concernent la mise sur le marché de leurs produits, qui concernent leurs ventes de produits à l’international, qui concernent la sécurisation de leurs relations à l’international par la relecture ou la rédaction de contrats internationaux », résume Ursula Martin. Et bien qu’il soit européen, le réseau EEN est actif dans le monde entier, comme en Chine ou encore en Turquie, à travers les 600 organisations partenaires réparties dans plus de 60 pays, selon la CCI.