L’Europe de et à Strasbourg : l’Eurocorps (2)

Parmi les organismes à vocation européenne, se trouve l’Etat-Major du Corps européen : l’Eurocorps. Implanté à Strasbourg depuis plus de 30 ans, il s’agit d’un quartier général militaire multinational au service de l’Union européenne et de l’OTAN.

En bleu foncé, les "états-cadre"; en bleu clair, les états pouvant rejoindre l'Eurocorps. Foto: TRDeathmaker / Wikimedia Commons / PD

(Emma Kuhn) – Dans le même état d’esprit que le traité de l’Elysée signé en 1963, l’Eurocorps s’inscrit dans une initiative franco-allemande. Ses origines remontent à 1989, alors que le chancelier allemand Helmut Kohl et le président français François Mitterrand engagent une coopération militaire : ils créent le « Conseil franco-allemand de défense et de sécurité » ainsi que la Brigade Franco-Allemande, qui est devenue opérationnelle en 1991. L’année suivante, les deux pays signent le rapport de La Rochelle à l’occasion d’un sommet s’y tenant. De là naît le Corps de réaction rapide européen, l’Eurocorps.

Son lien avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est tout de suite mis en avant et officialisé le 21 janvier 1993, grâce à la signature d’un accord avec le SACEUR (le Commandant suprême des forces alliées en Europe), mettant l’Eurocorps à disposition de l’OTAN. Depuis, il bénéficie du statut unique de quartier général militaire multinational, les autres corps de déploiement rapide de l’Alliance atlantique étant uniquement nationaux, binationaux ou trinationaux. Il est ainsi la copropriété de six nations : la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Luxembourg et plus récemment la Pologne. Ces nations dites « cadre » prennent les décisions importantes et se partagent les responsabilités. Elles sont accompagnées de cinq pays associés : l’Italie, la Grèce, l’Autriche, la Turquie et la Roumanie. Tous les deux ans, une rotation du commandant général est effectuée afin d’assurer une bonne représentation des Etats-cadre. Cette année, un Polonais succédera à Peter Devogelaere, le commandant général belge en poste.

Il est nécessaire de préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une armée européenne. Pour l’heure, une telle armée n’existe pas. « Ce n’est pas un outil militaire à la main de l’Union européenne. On peut travailler pour elle, mais également pour l’OTAN », explique la commandante Skura, officier de communication de l’Etat-Major. Néanmoins, les soldats issus de ces différentes nations œuvrent ensemble lors de missions destinées à la défense collective, aux opérations humanitaires ou encore au maintien de la paix. « L’Eurocorps a été créé pour améliorer la solidarité européenne et pour promouvoir l’identité européenne dans les domaines de la sécurité et de la défense », ajoute-t-elle.

Engagé dans les missions de formation de l’Union européenne, l’Eurocorps a déjà participé à deux de ses opérations : l’une au Mali, l’autre en République Centrafricaine. Il tend d’ailleurs à entretenir des relations plus étroites avec l’Union européenne. La signature d’une « Lettre d’intention » entre les états-majors du Corps européen et de l’Union européenne (EMUE) le 18 janvier 2016, souligne la démarche de l’Eurocorps vers un rapprochement avec l’Union européenne et les organes de l’EMUE.

L’Eurocorps

 Adresse : 4 Rue du Corps Européen, 67100 Strasbourg

Création : 1992

Effectif : Environ 1000 hommes et femmes

Budget : Entre 12 et 14 millions € / an

 

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