L’Europe de l’armement
Le géant de l'armement allemand Rheinmetall construit actuellement trois usines en Hongrie. Donc, au pays de Viktor Orban qui se situe plus proche de la Russie que de l'Union Européenne.

(KL) – Ah, la guerre… le monde politique parle de paix, les aides humanitaires et militaires affluent, et les entreprises de l’armement se frottent les mains. Il y a de l’argent à gagner avec ces engins qui ne sont construits que pour un seul but – celui de tuer. Mais l’industrie de l’armement se veut aussi écologique et raccourcir les chemins de transport des armes vers les champs de bataille. Ainsi, le géant allemand Rheinmetall construit actuellement trois usines en Hongrie, l’état-membre de l’Union Européenne le moins européen. Sur ces trois sites, ce partenariat germano-hongrois produira des chars, des munitions et des explosifs.
Le fait que Viktor Orban, le leader hongrois, veuille se lancer dans la production et l’exportation d’armes, ne semble déranger personne. Même pas lorsque l’on pense que la Hongrie maintient ses relations privilégiées avec la Russie de Vladimir Poutine, ne participe pas aux sanctions européennes contre la Russie, tout en ayant annoncé que les armes produites ne seraient pas exportées vers l’Ukraine. De plus, la Hongrie maintient également ses importations de pétrole russe et se situe actuellement plus proche de Moscou que de Bruxelles. Alors, puisque la Hongrie veut devenir une nation exportatrice d’armes, elle veut les vendre à qui ?
L’industrie de l’armement allemande n’a jamais eu des scrupules de vendre ses armes à qui en veut. Ainsi, pendant les deux guerre mondiales, le géant de l’acier Krupp avait vendu canons et munitions à tous les belligérants, y compris aux pays qui se battaient contre l’Allemagne. Et maintenant Rheinmetall ?
La législation hongroise en matière d’exportations d’armes est moins restrictive que celle en Allemagne. Officiellement, le joint venture Hongrie-Rheinmetall servira à « d’une part, armer l’armée hongroise et d’autre part, à pouvoir exporter des armes à des pays européens et de l’OTAN ». Et qui nous garantit qu’on ne retrouve pas ces armes un jour entre les mains des Wagner ou de l’armée russe ?
Le monde continue sa descente aux enfers de la guerre, les profiteurs de toutes les guerres se sont mis en ordre de marche et leurs lobbys puissants, en combinaison avec les marchés financiers, feront en sorte à ce que cette guerre en Ukraine ne s’arrêtera pas d’aussitôt. On comprend alors pourquoi cette guerre est « sans alternative » – il y a de l’argent à faire, des actionnaires à rendre plus riche et si cela coûte des centaines de milliers ou des millions de vie, ces pertes humaines ne seront, comme dans chaque guerre, que des « dégâts collatéraux ». Elle est belle, cette Europe…
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