120 000 réfugiés seront repartis sur les pays européens

Lors du sommet des ministres de l’intérieur à Bruxelles, une décision a été prise - mais quatre pays ont voté contre et un pays d’est abstenu. Est-ce vraiment l’Union ?

Désormais, ce ne seront plus les policiers qui attendent les réfugiés aux frontières hongroises, mais l'armée. Foto: Photo Gemes Sandor / SzomSzed / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il est vrai que personne ne s’attendait à un résultat concret de ce sommet des ministres de l’intérieur hier à Bruxelles. Mais à la surprise générale, les ministres ont voté la répartition de 120 000 réfugiés sur les états-membres de l’UE, contre une forte résistance de la part de la Hongrie, de la Roumanie, de la République Tchèque et de la Slovaquie qui ont voté contre cette décision, tandis que la Finlande s’est abstenue. Si normalement, on cherche à trouver des solutions à l’unanimité, cette fois, c’est à la majorité que la décision a été prise.

Si dans un premier temps, il s’agissait de repartir des réfugiés arrivés en Grèce, en Italie et en Hongrie, la décision bruxellois ne concernera plus la Hongrie qui avait voté contre. Si les pays baltes et la Pologne s’étaient prononcés également contre cette répartition, ils ont fini par voter pour, certainement pour éviter une véritable rupture est-ouest au sein de l’Union.

Dans la mesure que la Hongrie refuse toute répartition, tout en misant sur l’intervention de son armée aux frontières, les 120 000 réfugiés concernés viennent donc de l’Italie (15 600) et de la Grèce (50 400), les deux pays espérant que les 54 000 réfugiés restant puissent être partagés entre ces deux pays.

Il n’y aura pas non plus de «pénalités» pour les pays qui refuseraient d’accepter d’accueillir leur «quota» – les ministres de l’intérieur ont refusé une telle démarche.

Reste la question comment l’UE réagira au cas où les quatre pays en question ne mettraient pas en œuvre cette décision. Considérant que ces quatre pays se défendent violemment contre l’accueil de réfugiés dans le cadre d’une telle décision, il n’est pas exclu qu’ils refuseront de l’appliquer. Dans ce cas de figure, l’UE devra réagir et il est actuellement difficile d’imaginer comme une telle réaction pourrait se présenter.

Cette décision bruxellois ne peut constituer qu’un premier pas – même s’il va dans la bonne direction. Car en parallèle, les frontières restent fermées, de dizaines de milliers de réfugiés sont bloqués dans une situation incertaine et la nouvelle loi hongroise annonce une nouvelle escalade dans les quatre pays qui pensent devoir défendre «l‘Europe chrétienne» comme la Slovaquie qui ne voulait accepter que 200 réfugiés «à condition qu‘ils soient chrétiens».

Mais l’Europe doit trouver des solutions non pas pour 120 000 réfugiés, mais pour un million de réfugiés qui arrivent cette année dans l’Union Européenne. On verra si la rencontre des chefs d’états et de gouvernements aujourd’hui à Bruxelles illuminera la voie à suivre. Malgré la (bonne) décision des ministres de l’intérieur, la crise est loin d’être résolue. Probablement, elle ne fait que commencer.

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