L’Europe fait tomber le secret bancaire pour étrangers

Grand Cayman - hierhr müssen Steuerhinterzieher zukünftig ihr Geld bringen. Irgendwie unpraktisch. Foto: NASA / Wiki Commons

(KL) – Non, il ne s’agit pas d’une mesure discriminatoire d’un pays xénophobe – il s’agit d’une décision de l’Union Européenne qu’on ne peut qu’applaudir des deux mains. Désormais, les pays membres de l’UE échangeront des informations concernant des intérêts payés sur des avoirs de ressortissants d’autres pays européens – la porte se ferme pour les fraudeurs fiscaux. En dernier, le Luxembourg et l’Autriche se sont décidés d’assècher un secteur bancaire qui réalisait ses bénéfices avec de l’argent «noir». C’est une bonne nouvelle – l’Europe et ses flux d’argent deviennent un peu plus transparents.

On estime le préjudice causés par des fraudeurs fiscaux en Europe à un billion d’euros – assez pour relancer tous les pays en difficulté en Europe. Pour fermer les derniers «havres de paix» pour l’argent soustrait au fisc, la commission veut maintenant mener des discussions avec Andorre, Monaco, le Liechtenstein, San Marin et la Suisse pour que ces pays se joignent à cet accord qui risque de renfluer les caisses européennes. Toutefois, un accord de ces pays est incertain, surtout en ce qui concerne la Suisse – qui risque de s’isoler encore davantage en Europe si elle allait refuser cet accord.

La Suisse, comme jusqu’au dernier moment l’Autriche et le Luxembourg, craint que les fraudeurs iront simplement placer leur argent ailleurs, hors UE, aux îles Caïman ou en Asie. Cette crainte est fondée, mais cet échange d’informations rendra la vie plus difficile aux fraudeurs. Passer la frontière à Bâle avec de l’argent caché dans la voiture, c’est une chose, prendre l’avion pour faire le tour du monde avec un attaché caisse rempli de liasses en est une autre. Désormais, les grands fraudeurs devront faire preuve de beaucoup d’énergie criminelle et bon nombre de petits fraudeurs réfléchiront deux fois.

Dans la pratique, chaque état-membre de l’UE obtiendra automatiquement les informations concernant les intérêts sur les avoirs de ses resortissants des autres pays. Il suffira alors de regarder si cet argent avait fait l’objet d’une déclaration et le cas échéant, le fraudeur est confondu. Aussi simple que cela.

Pour une fois, «Big Brother» fait quelque chose d’utile. En considérant les sommes que les plus fortunés cachent au fisc pouvait resoudre le plus clair des problèmes économiques dans les pays d’Europe. Mais quand on a des millions, on n’aime souvent pas partager. On préfère passer son temps à augmenter la fortune. Pendant que les sociétés de l’Europe du Sud font l’amère connaissance de la précarité et de la faim.

L’Europe a fait un grand pas dans la lutte contre l’inégalité. Pour Herman Van Rompuy, le président du Conseil Européen, il s’agit d’une mesure «indispensable pour que les états-membres puissent mieux agir contre la fraude fiscale». Après tout, pourquoi est-ce que ceux qui visiblement profitent le plus des avantages qu’offrent nos sociétés européennes ne devrait pas contribuer à la bonne marche de ces sociétés ? Avec cet accord, l’Europe s’est un peu rapproché de ses citoyens.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste