L‘Europe met la Grèce sous une pression insoutenable

Pendant que les créanciers de la Grèce s’auto-congratulent pour leur générosité, la Grèce est scandalisée - dans les faits, l’UE veut prendre le contrôle de la politique grecque.

L'UE et l'Eurogroup ont déclaré la guerre économique et politique au gouvernement Syriza. Une vraie gauche, ça fait peur... Foto: www.kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Les médias grecs parlent de «propositions choquantes» – les créanciers de la Grèce, eux, estiment qu’ils sont en train de réaliser une affaire charitable. Et pendant ce temps, le peuple grec continue de souffrir, de subir une pénurie énorme, tandis que l’Europe semble être prête à maintenir le rythme diabolique dans la mise à mort du pays qui a inventé la démocratie. Au centre des critiques – Alexis Tsipras qui lui, voulait améliorer le sort de son peuple, après avoir repris un pays que ses prédécesseurs avaient ruiné. Mais puisque son prédécesseur Samaras était un bon conservateur et non pas un gaucho suspect, l’Europe l’avait traité avec tout le respect du à un chef d’état d’un état-membre de l’Union.

Les propositions de l’Eurogroup sont à la fois techniques et politiques. Ainsi, Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem, le chef de l’Eurogroup, veulent à la fois caresser les «marchés financiers» dans le sens du poil et en même temps, discréditer un gouvernement résolument positionné à gauche et du côté des citoyens. Ce qui fait désordre, puisque partout ailleurs en Europe, on se fiche pas mal des citoyens. Ce qui compte, ce sont les grands affaires, le «Big Business». Voilà une excellente occasion de mettre à mal une formation politique qui a l’objectif de mener une politique pour les citoyens et non pas pour les banques.

Au niveau technique, la proposition «améliorée» des créanciers consiste à accorder à la Grèce, des objectifs économiques légèrement revus à la baisse. Ainsi, le «bénéfices primaire» (le bénéfice de l’économie avant le paiement d’intérêts et de dettes) ne doit pas atteindre 4,5% cette année, mais «seulement» 3,5%. Mais tout le monde sait que la Grèce où dans le cadre des tensions entre le pays et le reste de l’Europe, même la source de revenus la plus importante, le tourisme, est en train de s’écrouler. La production industrielle en Grèce est arrivée au point mort et il est presque logique que la différence entre l’objectif 4,5% et l’objectif 3,5% est purement intellectuelle. La Grèce ne pourra atteindre ni l’un, ni l’autre. Selon le «Wall Street Journal», la Grèce pourra arriver, dans le meilleur des cas, à un «bénéfice primaire» d’un pourcent cette année, de 2% en 2016 et de 3% en 2017. Si tout va bien. Mais en Grèce, les choses ne vont pas bien et on le sait.

Mais l’approche européenne en Grèce est également politique et vise clairement à déstabiliser le gouvernement Syriza et Alexis Tsipras. Imposer à un gouvernement de gauche une loi permettant aux entreprises d’opérer des licenciement quasiment à leur guise, cela n’est non seulement indécent, mais il est scandaleux que des gouvernements européens qui se disent «de gauche» acceptent une telle manipulation politique.

Est-ce que l’Union Européenne, pour arranger les affaires des «marchés», ne serait pas en train de tenter de pousser le gouvernement Syriza dans le gouffre ? Est-ce que l’Union a tellement peur d’un gouvernement de gauche qui s’affiche ouvertement comme défenseur des intérêts des simples citoyens ? A-t-on peur que Syriza puisse réaliser un changement de la politique corrompue devenue le standard en Europe ?

L’ingestion dans la politique en Grèce ne s’arrête pas là. Les créanciers demandent que la TVA sur l’énergie soit augmentée de 10%, ce qui affaiblira davantage le peu d’industrie qui reste, tout en pénalisant une population qui vit déjà aujourd’hui une précarité que le pays n’a jamais connu. De plus, les créanciers demandent à ce que des retraites complémentaires soient abolies – ce qui a motivé le quotidien «Ta Nea» à titrer : «Du sang pour un nouvel accord».

La seule voie pour sauver la Grèce et pour permettre à la Grèce de repartir sur de meilleures bases, serait le «hair cut», l’annulation de la dette grecque auprès des organismes qui ont gagné des sommes faramineuses dans le contexte de la crise grecque. L’Europe ne peut pas sacrifier tout un peuple sur l’autel des «marchés financiers» corrompus et cynique qui gagnent de l’argent en coupant les vivres au peuple grec qui lui, n’a commis qu’une erreur – celle d’élire les mêmes criminels en costume-cravate pendant trop longtemps.

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