L’Europe n’a pas besoin d’un nouveau mur

L'Europe s'est battu pendant 40 ans pour faire disparaître le Mur de Berlin. Maintenant, l'Ukraine veut construire un mur «anti-russe».

Les murs qui séparent peuples et pays, n'ont jamais apporté du bien dans le monde. Foto: Christian Mentel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Le Premier-Ministre ukrainien Arsenij Jazenouk doit être désespéré. Face à l’agression russe dans l’est de son pays, il veut maintenant construire un mur le long de la frontière ukrainienne-russe, à l’instar du Mur de Berlin. Si une telle mesure ne pourrait être que symbolique, elle ne contribura en rien à une accalmie de la situation.

La frontière entre les deux pays est longue de 2000 kilomètres. L’installation frontalière «Le Mur de Berlin» ne mesurait «que» 1400 kilomètres, dont environ 160 étaient constitués d’un véritable mur. Non seulement le Mur de Berlin était un symbole de séparation entre les deux Allemagnes, l’Est et l’Ouest et deux idéologies opposées, il était surtout meurtrier. Entre 136 et 245 (selon les sources) personnes ont été tuées lors de la tentative de passer à l’Ouest. Jamais plus, il ne faut envisager un tel mur en Europe.

Déjà dans d’autres régions du monde, de tels installations existent. Entre le sud des Etats-Unis et le Mexique, entre les enclaves espagnoles sur le continent africain et le Maroc, entre Israël et la Bande de Gaza, entre les deux Corées. Et ailleurs. Partout, ces installations sont synonymes de terribles souffrances humaines, de la défaillance de la communauté internationale de soutenir efficacement les plus pauvres co-locataires de cette planète et d’une grande indifférence politique.

Construire un nouveau mur en Ukraine, cela constituerait un pas dans la mauvaise direction. Souvenons-nous – il y a 25 ans, le Mur de Berlin fut rasé par la volonté du peuple est-allemand, paisible, mais déterminé, évitant un massacre grâce à une mauvaise communication au sein de l’appareil politique est-allemand. Casser les murs, c’est ça qui rapproche le gens. Les construire, c’est ajouter un élément à un monde qui devient de plus en plus difficile à vivre pour un pourcentage inquiètant de la population globale.

De toute manière, la construction d’un tel mur n’apporterait rien à l’Ukraine. Militairement, un tel mur ne pourrait empêcher une intervention militaire, humainement et économiquement, il scellerait un statut quo qu’il convient de changer et d’améliorer le plus vite possible, au lieu de l’installer durablement. C’est à l’Europe d’intervenir pour stopper ce projet d’un nouveau mur européen.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste