L’extrême-droite allemande s’auto-dévore

Il y a aussi de bonnes nouvelles en politique – l’extrême-droite allemande, l’AfD, se met à s’auto-déchirer face aux mauvais résultats électoraux et aux sondages qui ne lui sont guère plus favorables.

Frauke Petry est sur le point de perdre ses postes au sein de l'AfD - un parti s'auto-déchire. Foto: Michael Lucan / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0de

(KL) – L’extrême-droite allemande se porte mal ces jours-ci. Après la déception lors des élections régionales dimanche dernier en Sarre (6,2% au lieu des « 10% + » escomptés), la position de la chef du parti, Frauke Perty, est de plus en plus faible. Le groupe des vieux hommes dans la direction du parti aimerait la chasser et en vue du mic-mac chez les extrémistes, les électeurs commencent à se détourner des extrémistes xénophobes.

Incroyable, mais vrai – Frauke Petry est considérée par les « vieux hommes » du parti (Alexander Gauland, Jörg Meuthen et Björn Höcke) « trop molle », pas assez à droite, pas assez nationaliste. Donc, ils remettent en question, à six mois des élections législatives en Allemagne, la position de Frauke Petry qui risque de perdre autant la direction du parti que sa position de candidate aux législatives.

Si le « putsch » de ces vieux hommes de l’AfD devrait réussir, le parti glissera alors encore plus vers la droite, dans une zone où xénophobie, antisémitisme et idées néonazies se côtoient. Et visiblement, seulement une petite frange de l’électorat allemand serait prête à suivre l’AfD dans une telle direction qui rapprocherait l’AfD davantage de mouvements comme la « Pegida » que d’autres partis politiques. Ce qui règlerait de manière presque naturelle, le problème de l’extrémisme xénophobe en Allemagne.

Déjà le nouveau débat politique en Allemagne, qui oppose une vision d’une société plus égalitaire (Martin Schulz, SPD) et une vision du « on continue comme toujours » (Angela Merkel, CDU), pose problème à l’extrême-droite qui commence à flancher dès qu’il s’agit de mener un vrai débat politique. Les populistes n’excellent que lorsqu’ils peuvent rabâcher des slogans, mais quand il s’agit de proposer des alternatives politiques, leur moyens sont, disons, limités.

Les positions anti-européennes et ultranationalistes de l’AfD sont considérées comme anachroniques par les électeurs allemands qui ne voient pas en quoi une remise en question de l’Europe, de l’Euro ou de la cohésion sociale ferait avancer le pays. Et, heureusement, les slogans xénophobes n’intéressent plus personne, hormis quelques esprits faibles dans les « nouveaux Länder », fief de cette extrême-droite.

Et pendant que les partis traditionnels mènent une vraie campagne, l’AfD s’occupe – de l’AfD. Mais ce nombrilisme politique n’intéresse pas les électeurs qui, heureusement, sont en train de se rendre compte de la pauvreté politique de cette extrême-droite qui ne fait que critiquer, sans pour autant être en mesure de faire des propositions concrètes. Si l’AfD continue sur cette lancée, elle risque de vivre de grandes déceptions en cette année électorale 2017. Tant mieux.

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