L’extrême-droite allemande veut diviser la société

Lors de son congrès à Stuttgart, l'AfD s'est donné un nouveau programme – anti-européen, anti-euro et xénophobe à fond. Sinon, l'AfD manque terriblement de sujets.

Sous la direction de ses deux présidents, Frauke Petry et Jörg Meuthen (photo), l'AfD s'est donné un programme des plus questionnables... Foto: (c) Robin Krahl / CC-BY-SA 4.0 / Source: Wikimedia Commons

(KL) – Pendant que l’AfD s’autocélébrait à Stuttgart, les autres partis allemands avaient déjà compris où l’extrême-droite allemande veut en venir : à la division de la société allemande, mais aussi la division européenne. Avant même la fin du congrès de l’AfD, l’ensemble des autres partis avait refusé toute possibilité de coopération avec cette extrême-droite qui devient de plus en plus agressive.

Ce qui sautait à l’œil à Stuttgart, c’était l’attitude peu constructive de l’extrême-droite allemande. L’AfD sait très bien ce qu’elle ne veut pas (Europe, Euro, Islam, étrangers), par contre, elle ne propose rien de concret pour gérer la politique actuelle. Cette absence d’idées, de propositions concrètes, de positivisme, risque de briser le cou à cette extrême-droite qui ne revient toujours pas de ses succès électoraux lors des dernières élections régionales du mois de Mars.

Même la (très conservatrice) CSU bavaroise a qualifié le nouveau programme de l’AfD comme «lourdement populiste», tandis que le SPD estimait que l’AfD se soit présenté comme un parti aux idées peu claires et farfelues qui fonctionne selon de manière assez simple : «Leur principe est de désigner des boucs-émissaires, sans jamais proposer des solutions».

De plus, il semble à ce que l’AfD surestime son attractivité. Lors du congrès, les deux présidents du parti, Frauke Petry et Jörg Meuthen, avaient proposé de participer à des gouvernements futurs, s’auto-désignant comme «parti populaire qui à terme, veut participer à la direction du destin de notre pays». Rien que ça.

Le nouveau programme de l’AfD n’a effectivement rien de sympathique. Il se dirige principalement contre l’Islam, le parti veut interdire le voile, les minarets et l’abattage traditionnel pratiqué autant par les musulmans que par les juifs.

Les fédérations musulmanes et juives ont, logiquement, réagi à ce programme, estimant que l’AfD est en train de quitter le terrain de la constitution allemande qui elle, garantit la libre pratique des religions.

Ce qui est bien avec le programme que l’extrême-droite a décidé ce week-end, c’est que plus personne ne pourra encore dire qu’il s’agit d’un «parti du centre», que l’AfD veut contribuer à résoudre les problèmes de l’Allemagne ou de l’Europe – un tel programme qui ne fait que traduire la haine de tout ce qui n’est pas allemand, aura du mal à convaincre les Allemands, sauf une petite minorité qui elle, ne se laisserait, de toute manière, pas convaincre par quoi que ce soit de censé. A terme, l’AfD s’auto-détruira comme tous les partis qui pensent qu’il suffit de prêcher la haine pour gagner des élections et faire de la politique.

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