L’extrême-droite draine 50.000 personnes pour son congrès

Non, l'Allemagne ne veut plus de cette extrême-droite aux idées d'avant-hier... Foto: Weeping Angel / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(KL) – Cela fait penser à la ville de Cologne en 1933. Après sa victoire aux élections législatives, le NSDAP organisait une tournée d’Adolf Hitler dans les grandes villes allemandes où le « Führer » était accueilli par les dignitaires – sauf à Cologne où le maire Konrad Adenauer refusait catégoriquement d’accueillir celui qui allait porter le malheur sur l’Allemagne et le monde. Ce week-end, les extrémistes de l’AfD organisent leur congrès national à Cologne et la résistance contre ces xénophobes poussiéreux est énorme. 50.000 personnes veulent manifester contre ce congrès et ce parti qui a totalement perdu sa dynamique.

La police à Cologne est nerveuse – car parmi les manifestants, plusieurs centaines de personnes appartenant au « Schwarzer Block », les anarchistes militants, feront partie des manifestants et on craint des affrontements violents. Au 50.000 de les contenir, car un « non » massif et paisible constitue la meilleure réponse à ceux qui rêvent encore d’un « 4e Reich ».

En même temps, cette réaction face aux extrémistes qui glissent tous les mois encore un peu plus vers le marais marron de l’extrême-droite, est des plus saines et prouve que la démocratie allemande fonctionne. Les citoyens et citoyennes se sentent concernés et les habitants de Cologne, ville multiculturelle et ouverte, se sentent personnellement molestés par la présence d’environ 1000 délégués de l’AfD. Mais au lieu de vivre son indignation devant le poste de télévision, les gens se mobilisent pour préparer un accueil digne à ceux qui vocifèrent sur tout – le monde politique, l’Europe, les médias et surtout, les étrangers.

Ce week-end, toute l’Allemagne se trouve, au moins mentalement, à Cologne. La démocratie veut qu’on ne puisse pas interdire un tel congrès, mais manifester de manière non-violente en faisant comprendre qu’on en veut pas de ces extrémistes, constitue une réponse impressionnante. Et si les Allemands poursuivent sur cette lancée en ne pas votant pour cette formation des « Ewiggestrigen » au mois de septembre, le cauchemar de l’AfD et de la « Pegida » trouvera rapidement sa fin. C’est aussi ça, la démocratie.