L’extrême-droite se positionne pour les élections régionales dimanche prochain

Lors des élections communales en Hesse, l’AfD, le parti d’extrême-droite, obtient des scores impressionnants. Ce qui n’annonce rien de bon pour les élections régionales.

De sombres nuages s'amassent au-dessus de la mairie de Frankfurt - la montée de l'extrême-droite a fait tomber la coalition SPD-Verts au pouvoir dans la métropole. Foto: Zairon / Wikimedia Commons / CC0

(KL) – Les élections communales en Hesse dimanche dernier étaient considérées un peu comme le dernier «test» pour les élections régionales au Bade-Wurtemberg, en Rhénanie-Palatinat et en Saxe-Anhalt dimanche prochain. Et ce «test» n’aura été concluant que pour un seul parti – l’AfD dont l’essor semble impossible à stopper.

Il faudra que les partis traditionnels s’habituent à réaliser des scores auxquels ils n’étaient pas confrontés depuis la IIe Guerre Mondiale. Lors des élections communales en Hesse, la CDU a totalisé 28,2% des votes, le SPD 28,0, mais l’AfD est déjà la troisième force en Hesse avec 13,2%, devant les Verts (11,6%), le FDP (6,3%) et Die Linke (3,7%). Et, comme d’habitude pour ce genre de scrutin, ce sont les abstentionnistes qui forment le plus grand groupe – 52% des inscrits ont boudé les urnes.

Ce qui est le plus inquiétant, c’est le constat que l’AfD n’obtient ses votes pas uniquement dans des zones rurales et traditionnellement plus conservatrices que les villes – au contraire. Ainsi, l’extrême-droite réalise 16,2% dans la capitale du Land Wiesbaden, 15,5% dans la ville de Gießen, 12,2% dans la ville de Kassel et 10,3% dans la métropole Frankfurt où la coalition SPD-Verts a perdu environ 15% de son électorat et qui ne dispose plus de majorité pour garder la mairie. Désormais, il deviendra de plus en plus difficile de former des coalitions, ce qui vaudra certainement aussi pour les élections régionales de dimanche prochain.

Mais malgré ce résultat inquiétant, certains représentants des partis traditionnels n’ont toujours pas compris ce qui se passe en Allemagne. Ainsi, le ministre des finances de la Hesse, Thomas Schäfer (CDU) estime qu’il s’agit d’un phénomène passager, en rappelant le succès d’un autre parti d’extrême-droite, «Les Republicains» (Republikaner, cela ne s’invente pas…) en 1993. A l’époque, ce parti avait brièvement le vent en poupe, pour imploser peu de temps après. Mais Schäfer se trompe en pensant que l’AfD ne soit qu’un «phénomène passager» et il y a des chances à ce qu’on doit s’en rendre compte dès dimanche prochain.

L’Allemagne est en train d’emprunter la voie de la France où le Front National est également arrivée au cœur de la société. Penser que ce problème puisse se résoudre tout seul, cela pourrait être une erreur d’appréciation grave.

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