L’Homme existe : il voyage.
Remise du Prix Véronique Dutriez à Strasbourg cette année.
(MC) – Comme chaque année depuis 2007, Georges Federmann a remis le Prix Véronique Dutriez. Cette année, c’était le tour de l’Association Valiske.
La motivation initiale de la création de ce Prix, ç’a été la disparition tragique de Véronique, la compagne de Georges Yoram Federmann. Dans les années qui ont suivi, Georges s’est senti puissamment incité à mettre en exergue l’humanisme actif, positif et ardent des hommes de bonne volonté. Le sens du combat de Georges est celui d’une lutte ouverte contre l’oubli : d’un côté, oubli de la Shoah, oubli des nombreux autres génocides qui ont percé des trous noirs dans l’histoire des hommes au XX° siècle. Et de l’autre côté, oubli de l’Homme, de l’existence concrète d’un Homme universel.
Le bénéficiaire de cette année est l’Association Valiske. Cela au nom de la tolérance et du respect de la diversité ; en l’occurrence et avant tout, de la diversité interne au judaïsme, menacée par le schématisme identitaire qui exerce actuellement des ravages dans le monde entier.
C’est André Kosmicki qui dirige l’Association, fondée en 2003. Historien de formation et diplômé en sciences politiques à Strasbourg, d’origine polonaise, André a organisé le premier voyage de Valiske à Varsovie, l’année de la commémoration du soulèvement du ghetto. Ensuite, ç’a été un peu partout dans le monde : en Italie, en Hongrie, en Lituanie, en Ukraine, aux Etats Unis, en Argentine, en Ethiopie, au Sri Lanka… André et sa femme Lloica, musicienne d’origine argentine, ont constaté que la Shoah n’était pas présentée de façon adéquate : on y oubliait les siècles de culture et de présence juives antérieures au XX° siècle et on schématisait ainsi les relations de l’humanité, en l’occurrence juive, à sa propre histoire. Et on oubliait ainsi d’ouvrir les esprits des voyageurs à la diversité et à la richesse ; on oubliait de faire bénéficier les hommes de cette richesse, facteur d’élargissement et d’épanouissement.
Le nom Valiske reprend un mot … valise qui circule dans toutes les langues : on l’utilise en français, en moldo-valaque, en dzoungarien réticulé et en mordorien à clics, notamment. Il marque on ne peut mieux le nomadisme de qui refuse de se laisser punaiser comme un papillon éthéré sur une terre estampillée.
Le Mensch, l’Homme vrai et universel, existe : on le rencontre en voyageant.
Notre Mer
Notre Mer qui es si bleue
Que ton Nom soit partagé
Que ton horizon nous fasse renaître
Que ta volonté et ta miséricorde nous acceptent
Offre-nous aujourd’hui notre Triton de ce jour
Comme une trompette de la renommée
Et non plus comme un cercueil
Pardonne-nous nos défaites et nos deuils
Comme nous pardonnerons à nos bourreaux
Et ne nous soumets pas aux quotas
Mais délivre l’ Europe de ses peurs et de ses carcans
Georges Yoram Federmann
Strasbourg
20 mai 2015