Liberté de la Presse : une UE fidèle à ses disparités

A nouveau 34ème du Classement mondial de la liberté de la Presse, établi par « Reporter Sans Frontières », la France peine au milieu d’une Europe rongée par les crises.

Dans un monde idéal, tous les pays seraient représentés en blanc... Foto: Reporters sans Frontières / rsf.org

(Marine Dumény) – L’état des lieux n’est pas brillant. Une nouvelle fois, la France se classe 34ème du Classement mondial de la liberté de la Presse de « Reporter Sans Frontières » (RSF). Alors qu’une remontée s’amorçait depuis 2013 (bien que freinée en 2016 par la vague d’attentat de 2015 -dont a fait partie Charlie Hebdo- et la déclaration de l’état d’urgence), la crise sociale des Gilets Jaunes, puis la pandémie semblent remettre une chape de plomb sur la liberté de la Presse.

Europe des libertés ? – Au milieu d’une Europe de plus en plus hétérogène au sein du classement, le pays des Droits de l’Homme fait pâle figure. La Presse perd, de nouveau, doucement ses accès au terrain, aux informations, la menace pesant sur le secret des sources, et les violences contre les journalistes et leurs collaborateurs ne cessent d’augmenter. En Allemagne (13ème position), si la protection de la Presse est plus marquée, les journalistes subissent également de plus en plus d’agressions. Notamment des mouvances d’extrême-droite. Quant au reste de l’Union Européenne, elle s’enlise à l’Est dans les systèmes politiques et des lois délétères au journalisme. Comme en Biélorussie (158ème) où les médias indépendants sont traqués. En Grèce (70ème), éprouvée par les crises sanitaires et migratoires. Ou encore en Albanie (83ème), à Malte (81ème)…

Le cas scandinave – Le quatuor de tête, composé, dans l’ordre, de la Norvège, de la Finlande, de la Suède et du Danemark, souffre de la pandémie dans une moindre mesure. Les législations nationales, et comités internes de régulation des médias, fixant leurs droits, libertés et responsabilités, sont régulièrement soumises à l’examen bienveillant des Parlements. Celui-ci révélant cette année les difficultés rencontrées par les journalistes, économiques et d’informations, à cause de la pandémie. En effet, licenciements et passage au numérique, pour les réunions de gestion de crise, ont mis à mal l’accès à l’information et sa diffusion.

La pandémie et les complications techniques subies par les médias, ainsi que la volonté de gestion et d’encadrement de l’information relative à cette crise (induite par les gouvernements), expliquent en grande partie la stagnation et le recul des pays européens en matière de liberté de la Presse. Les régimes autoritaires et liberticides, la montée de l’extrémisme et le manque de législation actuelle (et actualisée) sont relevés par RSF. Il reste cependant à surveiller que cette sortie de crise ne se fasse pas sans levée des restrictions à l’information.

Foto: rsf.org

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