L’image du «made in Germany» s’écroule avec Volkswagen

Le géant de l'automobile se s'en sort plus – après le scandale autour des émissions d'oxyde d'azote des moteurs diesel, VW a du admettre d'avoir triché également quant à la consommation et des émissions de CO2.

La "Autostadt" à Wolfsburg - est-ce qu'elle brillera encore longtemps ? Foto: Ausmotive / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(KL) – Avant même les autorités, la bourse à réagi à l’élargissement du scandale VW. En une journée, l’action de Volkswagen a une nouvelle fois perdu 10% de sa valeur et on commence à comprendre que le scandale autour des tests d’émissions d’oxyde d’azote des moteurs diesel (qui concernent toute de même 8,5 millions de véhicules dans le monde), n’était pas un fait isolé, une infraction imputable à «10 à 20 personnes», comme l’avait déclaré la direction du géant de Wolfsburg, mais d’un système.

La découverte que VW ait aussi triché sur les indications de consommation d’essence de plusieurs de ses modèles, engendrant également des émissions de CO2 plus importantes qu’indiquées, ne fait que confirmer ce que de nombreux observateurs craignaient déjà – la fraude chez Volkswagen était systématique et non pas ponctuelle, comme le groupe voulait faire croire. Et, comme Wolfsburg a déclaré, «cela ne concerne que 800.000 voitures au niveau mondial», comprendre : «pas grave, ça…». Pardon ? «Que» 800.000 voitures essence concernées ?

En même temps, l’action de VW s’écroule. Perdre 10% de sa valeur boursière en un seul jour, cela n’est pas anodin. Face à l’étendue du scandale, on se pose la question si le nouveau patron Matthias Müller sera en mesure de faire le ménage dans un système qui repose sur la fraude et la tricherie vis-à-vis des autorités et des clients. A moins que les autorités allemandes, qui normalement contrôlent tout de manière plus que méticuleuse, n’avaient pas été au courant. Ce qui ne ferait qu’aggraver davantage le scandale…

Est-ce que d’autres constructeurs seraient également concernés ? La concurrence se comporte étrangement. Au lieu de crier au scandale, au lieu de dénoncer la concurrence faussée, au lieu de tenter de profiter de l’écroulement de VW pour organiser des campagnes de marketing aggressives (du genre : «nos valeurs sont les vraies valeurs…»), les autres constructeurs automobile – se taisent. Etrange.

En tout cas, la situation de VW devient dramatique et ce, pour 600 000 salariés dans le monde entier. Il ne serait pas surprenant que le groupe qui était, il y a encore quelques semaines, le plus grand constructeur d’automobiles, soit repris par un autre géant – en vue de la chute libre du titre VW, une telle reprise ne serait pas étonnante. A Wolfsburg et dans les autres usines de VW, mais également chez les concessionnaires qui actuellement, attendent les clients en vain malgré de fortes remises pratiquées, on commence à avoir peur de l’avenir. Il y a encore quelques jours, la direction de VW tentait de chiffrer les pertes économiques liées à ce scandale, mais aujourd’hui, il n’est plus question de quelques milliards d’euros, mais carrément de l’existence de VW. A suivre.

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