LIOT – mini groupe et maxi scoops

Plus petit groupe parlementaire de l’Assemblée Nationale, LIOT a, ces derniers temps, défrayé positivement la chronique à plusieurs reprises, et ce n’est très certainement pas terminé...

Charles de Courson - sauvera-t-il la démocratie en France ? Foto: Yaumguigui / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – LIOT, ou plus précisément « Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires », est un groupe parlementaire resté quasiment inconnu du grand public, jusqu’à son dépôt en mars dernier, d’une motion de censure contre le Gouvernement Borne, rejetées à neuf voix près. Revenant sous les feux de la rampe médiatique en avril, avec le dépôt d’une proposition de loi en vue d’abroger la réforme macroniste des retraites, le plus petit groupe de l’Assemblée Nationale va jusqu’au 8 juin, et espérons-le bien après, être l’objet de l’attention de nombreux médias.

Mais il ne faudrait pas s’imaginer pour autant, que les vingt députés le composant, auraient besoin de faire du buzz pour exister. Nous sommes là à cent mille lieues du prétendu « monde nouveau », devant émerger de l’accès au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017. Indépendants et refusant les clivages, se revendiquant humanistes et écologistes, ils promeuvent une démocratie moins verticale, plus à l’écoute des territoires et de leurs populations. En somme, l’exact opposé de la gouvernance macroniste, censée changer en 2022 suite à la perte de la majorité absolue à l’Assemblée Nationale.

Composé de 3 femmes et 17 hommes, le groupe LIOT est composé de 15 élus de métropole dont 3 de Corse, et de 5 des DOM-TOM. Des métropolitains, aucun n’est issu d’une circonscription d’Île de France et aucun des départements et territoires des parlementaires du groupe ne figure au Top 10 des plus riches du pays. Charles Amédée Simon du Buisson de Courson (Marne) et Estelle Youssouffa (Mayotte) sont plus connu que d’autres. Le premier est en fonction depuis maintenant trente ans, et la seconde élue depuis l’an dernier, a été sollicitée par de nombreux médias suite aux diverses crises que connaît Mayotte.

Lire la déclaration politique (générale) du groupe, produit en cette période particulièrement étouffante, l’effet d’une bouffée d’air frais. Très orientés vers la décentralisation, ainsi que la promotion du développement des territoires, les députés LIOT « sont attachés au progrès, à la justice, et à la cohésion sociale. Ils œuvreront à lutter contre le chômage, la précarité et les inégalités, pour davantage de justice fiscale et sociale. Ils privilégieront une méthode reposant sur le dialogue avec les partenaires sociaux. ».

On pourrait, à s’y méprendre, attribuer une telle déclaration à un groupe politique de gauche . Et quand ils affirment « Ils promouvront une refonte des processus de la décision publique, davantage décentralisée, en permettant une citoyenneté plus active et plus participative, par exemple en consultant directement les Françaises et les Français sur les décisions majeures au plan national ou au plan local. », il n’est pas difficile d’imaginer qu’un large spectre des formations politiques d’opposition ne leur est pas hostile. Ce qui tendrait à laisser penser que, dans l’actuelle configuration de l’Assemblée Nationale, LIOT pourrait sauver la démocratie.

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