L’Italie est fatiguée des extrémistes

Lors des élections régionales en Emilie Romagne et en Calabre, la « Lega » de Salvini et le « M5S » ont essuyé une lourde défaite. Les « Sardines » ravivent la démocratie en Italie.

Le "mouvement des Sardines", comme ici à Modène, a revigoré la démocratie italienne. Foto: taleoma / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Les 5 étoiles du « Mouvement 5 Etoiles », donc d’une gauche très gauche, sont en train de s’éteindre. Mais en même temps, l’extrême-droite de Salvini ne peut pas profiter de la dégringolade de ses anciens partenaires « contre nature » : les Italiens sont visiblement fatigués de l’expérimentation extrémiste et votent massivement le retour vers le centre politique.

Le mouvement anti-extrême-droite des « Sardines » aura eu un effet fort sur la vie politique en Italie. Lors des élections régionales en Emilie Romagne, le taux de participation s’est situé à environ 67%, presque deux fois supérieur au dernier scrutin dans cette région. Pour Matteo Salvini, cette élection était censée marquer son retour sur l’avant de la scène politique italienne, mais il n’en sera rien. Ce n’est pas la candidate de la « Lega » Lucia Borgonzoni qui a remporté cette région traditionnellement de gauche, mais le candidat des social-démocrates, Stefano Bonaccini. Mais la « Lega » n’est pas la seule perdante de ce scrutin : le « Mouvement 5 étoiles », qui avait encore remporté 33% lors du dernier scrutin régional, n’a même pas obtenu 5% des votes et se trouve au milieu de sa descente aux enfers de l’insignifiance politique.

Est-ce déjà le début de la fin du pouvoir politique entre les mains des extrémistes ? La réponse se trouve dans la définition du terme « extrémiste ». Si l’on considère le parti de Silvio Berlusconi « Forza Italia » non pas comme un parti de droite, mais comme un parti extrémiste, alors, la période de l’extrémisme n’est pas finie en Italie. Car la candidate de « Forza Italia » en Calabre, Jole Santelli, a remporté l’élection dans cette région du sud de l’Italie. S’il est difficile de comprendre comment la formation de Silvio Berlusconi peut encore remporter des élections, force est de constater que ni la « Lega », ni le « M5S » n’ont pesé lourd dans ce deuxième scrutin qui avait lieu le week-end dernier.

Cette évolution est toutefois encourageante : ce sont les citoyens et citoyennes organisé.e.s dans le mouvement des « Sardines » qui donnent un nouveau souffle à la politique en Italie, et qui ont visiblement su mobiliser la population de se rendre aux urnes. Leçon à tirer de cette nouvelle approche politique : plus le taux de participation est élevé, moins les partis extrémistes remportent des succès électoraux. A croire qu’une démocratie active peut se défendre contre l’extrémisme et le populisme. A tester ailleurs qu’en Italie aussi…

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