Liz Truss devient la successeur de Boris Johnson

Les conservateurs britanniques sont et restent des racistes. Lors du vote des adhérents des Tories pour désigner le nouveau premier ministre, Liz Truss a battu Rishi Sunak avec 57% des votes.

La nouvelle cheffe du gouvernement britannique a été désignée par moins de 1% des Britanniques. Foto: Policy Exchange / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Ils sont bizarres, les Britanniques. Dans un processus étrange, les 191 000 adhérents du parti conservateur ont désigné Mary Elizabeth Truss comme nouvelle chef du parti et par ce biais, comme la nouvelle Première Ministre de la Grande Bretagne. Pourtant, son concurrent, l’ancien ministre des finances Rishi Sunak, avait remporté tous les tours des « primaires » qui désignaient les deux candidats finaux (que les élus conservateurs pouvaient participer à ces « primaires »), avant que les 191 000 adhérents des Tories étaient invités à faire le choix entre Truss et Sunak. Sunak, né d’un père indien à Southampton, n’était pas le candidat des adhérents xénophobes du parti conservateur et malgré ses compétences indiscutables, les Tories ont préféré Liz Truss. Quel en sera l’impact sur la politique de la Grande Bretagne ?

Liz Truss, 47 ans, est politiquement un mélange entre David Cameron, Boris Johnson, Theresa May et Margaret Thatcher et son élection n’annonce rien de bon, ni pour la Grande Bretagne, ni pour les relations entre la Grande Bretagne et l’Europe. Mais ce n’est même pas une surprise, depuis de longues années, les Britanniques (comme d’autres peuples) votent systématiquement pour la pire option qui leur est proposée.

Politicienne de carrière, Liz Truss était déjà secrétaire d’état (l’équivalent du ministre) de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales sous David Cameron en 2014. Ensuite, elle devenait Lord Chancelier et secrétaire d’état à la justice sous Theresa May en 2016, avant d’être nommée, toujours sous Theresa May, secrétaire d’état au commerce international en 2019. Sous Boris Johnson, en 2021, elle devient secrétaire d’état aux affaires étrangères. Dans ses dernières fonctions, elle s’est surtout faite remarquer pour ses attaques verbales peu réfléchies contre la Chine – ça promet pour la suite.

Liz Truss dispose d’une capacité exceptionnelle : elle peut changer ses « convictions » en une fraction de seconde, si cela l’aide dans sa carrière politique. Ainsi, en 2016, elle était encore une fervente opposante au Brexit, signant même une tribune dans « The Sun » où elle estimait que le Brexit constituait une triple tragédie pour la Grande Bretagne (« plus de règles, plus de protocoles, plus de lenteur pour vendre vers l’Union Européenne »). Si elle avait prévu avec précision les conséquences du Brexit, elle a radicalement changé de « conviction », puisque ses patrons successifs voulaient le Brexit à tout prix. Du coup, Liz Truss devenait une grande défenseure du Brexit…

Evidemment, Liz Truss se comportera en public de manière plus civilisée que Boris Johnson (ce qui n’est pas vraiment difficile…), par contre, elle perpétuera la politique désastreuse de ses prédécesseurs qui tous, Cameron, May et Johnson, ont investi une énergie considérable pour détruire la cohésion du Royaume Uni. En vue de ses « performances » en tant que secrétaire d’état aux affaires étrangères, on peut craindre le pire concernant les futures positions de la Grande Bretagne sur l’échiquier de la politique internationale.

Après, il est indigne pour un pays démocratique de laisser 191 000 adhérents d’un seul parti décider qui gouverne le pays. La Grande Bretagne compte 64,5 millions d’habitants, mais seulement 191 000 parmi eux étaient autorisés à déterminer le nouveau chef du gouvernement. Face à ce déficit démocratique et le chemin que la Grande Bretagne a choisi, on ne peut qu’avoir une pensée pour la pauvre Reine Elizabeth II qui elle, doit regarder, impuissante, les Tories ruiner le pays et mettre en péril la cohésion du Royaume Uni. Au plus tard en 2024, l’Ecosse votera sa sortie de la Grande Bretagne et ceci constituera le début de la fin du Royaume Uni. D’ici peu, les Cameron, May, Johnson et Truss auront réussi de transformer cette grande nation en « Little Britain ».

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