Londres quitte « Erasme »

Désormais, l'éducation européenne passera à côté d'une île britannique en pleine décomposition... Foto: MV International / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Jusqu’alors, la Grande Bretagne n’a pas réussi à concrétiser son « Brexit » tant espéré. Maintenant, Londres passe aux choses concrètes. La première coupure sera opérée là où les Britanniques ont visiblement de graves lacunes – dans le domaine de l’éducation. Après plus de 30 ans de passés dans le programme « Erasme », Londres se retire. « Trop cher ». Et pour se maintenir au pouvoir, rien de mieux que de garder le peuple dans l’ignorance, fermé au monde extérieur. La Grande Bretagne est en train de s’isoler complètement.

A deux reprises, les British avaient la possibilité d’empêcher le « Brexit », à deux reprises, une majorité des British a voté pour l’isolation. « Make Great Britain great again », tel était le leitmotiv des Cameron, May, Farage et Johnson. Seulement, la Grande Bretagne n’est pas les Etats-Unis et là, le nouveau slogan serait plutôt « Chérie, ils ont rétréci notre île ! ». La Grande Bretagne se ridiculise devant le monde entier, surtout dans la mesure où jusqu’à ce jour, aucun (ir-)responsable politique britannique n’a pu expliquer les vraies raisons pour ce « Brexit » qui plongera le Royaume Uni dans une crise sans précédent et ce, dans une situation de crise sans précédent. A croire qu’ils sont un peu masochistes, les Britanniques – une crise ne leur suffit pas.

Pour Boris Johnson, la participation au programme « Erasme » est « extrêmement onéreuse », mais investir dans l’éducation, n’est jamais une erreur. Sauf pour les Britanniques – pour garder à terme les Tories au pouvoir, il faut tout, sauf des électeurs et électrices éduqués. Le nationalisme britannique n’a pas besoin de gens qui réfléchissent, mais de gens qui crient « Britannia rules »…

En même temps, les 150 000 étudiants étrangers actuellement inscrits dans des universités britanniques, devront s’attendre à de nouvelles difficultés concernant leur statut de séjour et à des frais de scolarité augmentés.

« Erasme », c’est peut-être le programme le plus européen de tous. De millions de jeunes Européens et Européennes ont la possibilité d’effectuer une partie de leurs études dans un autre pays européen, créant ainsi une génération familière avec l’idée européenne et les réalités de vie dans d’autres pays européens. Au moment où l’Union Européenne vient de décider d’augmenter la dotation de ce programme à 26 milliards d’euros pour la période 2021 – 2026, où on s’attend à 12 millions d’étudiants qui pourraient bénéficier de ce programme, la Grande Bretagne nous montre ce que « Brexit » veut dire réellement – isolation politique, économique et intellectuelle.

Mais une question devient de plus en plus brûlante – comment est-ce qu’une majorité des British a pu voter, au mois de décembre, pour ce fantasque Boris Johnson, en lui confiant les clés de l’île britannique, pour qu’il puisse achever le projet politique le plus stupide depuis la IIe Guerre Mondiale ?

Donc, fini d’étudier à Oxford, Cambridge & Cie. – désormais, la Grande Bretagne ne fera plus partie de la carte européenne de l’éducation. Pour les étudiants, il reste 26 autres options dans 26 autres pays qui disposent tous, d’excellentes universités. Que les British restent entre eux, l’Europe poursuivra son chemin. En attendant l’indépendance écossaise…