L’opium pour le peuple… et ça fonctionne !

Jusqu'à vendredi en début de soirée, le monde footballistique discutait la courageuse intervention de la Norvégienne Lise Klaveness qui fustigeait la FIFA, le Qatar et Gianni Infantino. Et depuis ?

Gianni Infantino, l'homme aux mauvaises fréquentation, est une mauvaise fréquentation lui-même... Foto: Kremlin.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Il était temps que quelqu’un le dise haut et fort : la FIFA et son président Gianni Infantino, digne héritier de son « père spirituel » Sepp Blatter et le Qatar ne sont pas dignes d’organiser cette Coupe du Monde de football scandaleuse juste avant Noël 2022, dans le désert. Mais avant que le monde ne discute trop sérieusement, il y avait le tirage des groupes du premier tour de ce tournoi de la honte. Depuis, on s’en fiche des Droits de l’Homme, de la corruption, de la lente mise à mort des valeurs du sport, on préfère discuter si les Bleus battront la Tunisie, le Danemark et une troisième équipe qui sera soit le Pérou, soit l’Australie ou les Emirats Arabes Unis. Ailleurs, ce n’est pas mieux. Les violations des Droits de l’Homme au Qatar seront donc oubliées jusqu’après la finale. Et puisque après la finale, ce sera Noël, on les oublie tout court.

Pourtant, l’intervention de Lise Klaveness, ancienne internationale norvégienne et actuelle présidente de la fédération de son pays, mériterait qu’on s’arrête un peu sur son discours. Car cette Coupe du Monde au Qatar est un scandale depuis la première à la dernière seconde, un marché honteux, le fruit d’une corruption énorme, le dépôt de bilan éthique de Gianni Infantino, le président de la FIFA.

Les « fake news » qu’Infantino communique pour faire paraître ses clients qataris sous un meilleur jour, sont gros comme une maison. Ainsi, avant la clôture du congrès de la FIFA, il déclarait que tous les supporteurs seraient en parfaite sécurité pendant le tournoi. Sauf peut-être les personnes qui oseraient arborer un drapeau arc-en-ciel LGBTI+. Ces personnes devront compter sur des représailles, comme l’a indiqué le Général Abdulaziz Abdullah Al Ansari, responsable de la sécurité, qui lui, a déjà annoncé que de tels drapeaux seraient confisqués et que les gens qui en portaient, pourraient être « agressés ». Bonjour, la liberté d’expression. Pour la FIFA, pas de problème, on a tellement l’habitude de plier le genou devant des despotes et dictateurs payants que là non plus, Infantino ne voit aucune raison d’intervenir. Ce sera un super-tournoi. Le reste, c’est de la politique et comme tout le monde le sait, la FIFA ne mélange pas le sport et la politique.

Il est grand temps que les fédérations nationales et se décident de virer Gianni Infantino de la présidence de la FIFA. Autrement, l’organisation mondiale du football se noiera dans le marais de sa corruption. Lors du prochain congrès, la FIFA votera soit pour un nouveau président, soit reconduira Infantino pour un troisième mandat. Mais ce serait mieux si ce club de vieux messieurs se décidait à voter pour Lise Klaveness, une sportive et fonctionnaire engagée qui aurait l’enthousiasme et les capacités pour nettoyer cette fédération au bord du gouffre. Ou bien, il faudra penser à créer une autre fédération, une qui fonctionnerait selon un code éthique sérieux.

D’ici là, on ne parlera plus du Qatar, ni des Droits de l’Homme, ni de la corruption, mais on scrutera le moindre éternuement de M’Bappé, Benzema ou Didier Deschamps. Il est tout de même incroyable que l’on puisse nous faire gober n’importe quoi.

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