L’OTAN doit réagir et exclure la Turquie

Les agressions et provocations du président turc Recep Tayyip Erdogan ne cessent pas. Cet homme et son régime constituent un sérieux problème. L'OTAN devrait réagir et les institutions européennes aussi.

Cet homme ne fera pas partie des solutions, il fait partie des problèmes... Foto: Minister-president Rutte from Nederland / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – La reprise de la « Sainte Sophie », célébrée par Recep Tayyip Erdogan comme « la résurrection musulmane », constitue une nouvelle provocation, une agression culturelle. Considérant les incidents à la frontière gréco-turque, les agressions militaires en Syrie et même en Libye, la guerre sanglante contre le peuple kurde, les menaces récurrentes d’ouvrir les frontières pour que les réfugiés puissent entrer dans l’Union Européenne, les incarcérations de nombreux opposants, journalistes, artistes, écrivains – cette nouvelle provocation n’est autre que la goutte qui fait déborder le vase.

« Sainte Sophie » ou « Hagia Sofia » est un symbole. Le symbole de l’église chrétienne orthodoxe. La matérialisation de la tolérance à l’interface des religions et des continents, « Sainte Sophie », fut pendant 1123 années le centre spirituel de l’Eglise de l’Est, dirigée pendant cette époque par 125 Patriarches qui avaient couronné pas moins de 89 empereurs. Ce geste d’Erdogan, accompagné par des commentaires hystériques dans la presse erdoganienne qui jubilait face à cette « libération de la tyrannie des croisades », est grave. Cette nouvelle provocation de ses présumés partenaires occidentaux montre clairement qu’Erdogan a définitivement rompu avec les principes de Kemal Atatürk : Erdogan oriente la Turquie vers les Etats vivant un Islam étatique.

Il est inconcevable que l’OTAN garde dans ses rangs un Etat qui, visiblement, mène une politique qui sème la guerre et la terreur autour de la Méditerranée et déstabilise toute une région déjà mortifiée par des guerres interminables, suivie par l’horreur de Daesh qui s’était installé dans presque toute cette région. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan ne peut plus être un partenaire fiable ; au contraire, elle est devenue un danger très concret. Erdogan ne peut pas vraiment être part d’une solution dans cette région, puisqu’il fait partie des problèmes.

Les choses pourront toujours changer – lorsque la Turquie aura changé. Mais là, il convient d’agir. L’Europe et l’OTAN ne peuvent pas se prosterner éternellement devant un président-dictateur qui ne cesse de verser de l’huile sur de nombreux conflits. Et en mettant un terme à 1123 d’histoire de l’Eglise orthodoxe, Erdogan s’est rendu infréquentable. Aux touristes de décider s’ils veulent continuer à cofinancer ce régime qui constitue une menace pour beaucoup d’ Etats. Allez en Grèce, en Italie, en Forêt Noire et en Alsace et soutenez les régions européennes qui tentent de surmonter les conséquences de la Covid crise…

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