L’ultimatum turc

La Turquie met la pression sur l’Union Européenne. Si jamais les ressortissants turcs ne profiteront pas de la libre circulation dans l’UE d’ici le mois d’octobre, la Turquie annulera l’accord concernant les réfugiés.

Debout dans la voiture, accompagné de militaires, bras tendu - à quel dictateur fait penser Erdogan ?... Foto: Ex13 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – La Turquie déraille tous les jours un peu plus. Le ministre des affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a menacé l’Union Européenne que son pays allait annuler le malheureux « deal » concernant les réfugiés que l’UE avait conclu avec Erdogan juste avant les élections en Turquie, si l’UE ne devait pas accorder la libre circulation sans visa pour des séjours allant jusqu’à 90 jours aux ressortissants turcs d’ici le mois d’octobre.

On appelle cela un chantage. Et ce chantage prononcé par le ministre des affaires étrangères turc montre toute la perfidie et le cynisme du nouveau régime d’Ankara qui n’hésite pas à utiliser les réfugiés comme « monnaie d’échange » pour ses sinistres dessins. La libre circulation pour les ressortissants turcs dans l’Union Européenne ? Sous la pression d’un chantage ? Il est grand temps de montrer les limites à ce président-dictateur et sa clique qui sont en train de transformer un pays démocratique et laïque en une sorte de « régime de la terreur ».

L’Union Européenne n’a pas le choix – il faut qu’elle revienne sur cet accord avec la Turquie qui, de toute manière, ne constitue pas non plus un moment fort dans l’histoire de l’Union. Que l’Europe le veuille ou pas, l’UE sera obligée de trouver une solution européenne pour gérer l’accueil des réfugiés – la Turquie en tant que partenaire de l’Union s’est disqualifiée pour longtemps. Et on doit se poser la question si les responsables européens étaient vraiment aussi naïfs de croire qu’ils pourraient conclure un tel « deal » avec la Turquie sans que cela n’engendre des problèmes.

Rappelons que la Turquie n’a toujours pas rempli les 72 conditions préalables à la libre circulation de ses ressortissants dans l’UE et qu’elle refuse de le faire. Par conséquent, ce chantage n’était pas au goût de la Commission Européenne qui s’est dépêché de déclarer que la libre circulation ne pouvait être instaurée qu’à partir du moment où toutes les conditions seraient remplies. Ce qui ne sera probablement pas le cas, en particulier en ce qui concerne la réforme des lois anti-terreur turques – le gouvernement turc a déjà annoncé ne pas vouloir y toucher.

C’est comme un retour à la case de départ – l’Union Européenne doit trouver d’autres solutions pour la question des réfugiés que la coopération avec des pays qui ne respectent pas la Charte des Droits de l’Homme. La Turquie d’Erdogan s’est éloignée de l’Europe et il convient d’accepter cela. Il est tout simplement hors de question de céder à un chantage d’un régime qui est en train de violer toutes les valeurs européennes.

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