Macron et Borne se rassurent comme ils peuvent…

Lors de l'audience accordée hier aux cadors de la macronie par le souverain suprême des Français, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont qualifié leur déni de la démocratie comme une « victoire ». Ils auront du mal à gérer les défaites à venir...

Macron et Borne ont raison - après avoir charcuté la démocratie française, l'heure est venu de célébrer cette magnifique "victoire"... Foto: Williamlestat / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Force est de constater que la première ministre Elisabeth Borne est bien plus courageuse que son patron, Emmanuel I. Elle, au moins, a osé affronter l’Assemblée Nationale pour y communiquer la décision du souverain de se passer du vote au parlement. Le souverain, lui, n’estime pas nécessaire de communiquer avec la populasse, ces 68% qui n’adhèrent pas à sa « pensée complexe ». Mais, bienveillant comme il est, il a accepté de participer à une interview aujourd’hui, à 13 heures, sur les deux grandes chaînes du service public. Bien sûr, le fait que les Français travaillent majoritairement en journée, a échappé à ses consultants, mais de toute manière, les paroles du souverain ne s’adressent pas aux citoyens et citoyennes françaises, mais aux « marchés financiers » et à ses soutiens qui tous les jours, sont moins nombreux. Mais tant que Emmanuel Macron et Elisabeth Borne estiment que le viol des principes fondamentaux de la démocratie constitue une « victoire », tout va bien dans le meilleur des mondes.

Aujourd’hui, à 13 heures, lors de son interview sur TF1 et France2, Emmanuel Macron dira les choses suivantes : « J’ai été élu pour la qualité de mon programme qui contenait la réforme des retraites » ; « il s’agit d’une grande victoire démocratique » ; « je sais qu’une minorité des Français n’adhèrent pas à cette réforme, mais elle est nécessaire » ; « c’est l’opposition qui nous a obligés à avoir recours au 49.3 » ; « nous sommes toujours à l’écoute des Français » ; « l’opposition a empêché le passage d’un texte de loi démocratiquement rédigé » ; « les casseurs seront poursuivis et punis avec toute la force de la justice » ; « nous agissons dans l’intérêt et à la demande du peuple français ». Le tout, la main sur le cœur, et Macron ajoutera aussi qu’il a « entendu » les protestations, mais que ça ne servait à rien de dialoguer avec le peuple, les partenaires sociaux et l’opposition – car ces trois groupes n’ont, de toute façon, rien à dire dans la « démocratie macronienne ».

Soyons réalistes – aujourd’hui, Elisabeth Borne doit son poste à une poignée de vieux Républicains qui dans le fond de leur cœur politique, ne savent toujours pas s’ils sont macronistes ou lepenistes. Il manquait 9 voix pour que la réforme des retraites soit rejetée par une écrasante majorité des Français et qu’elle saute avec le gouvernement. 9 petites voix. Et ils osent appeler ça une « victoire » ?

La presse internationale regarde bouche bée comment ce président et ce gouvernement malmènent la démocratie française et le peuple français. Un « démocrate » qui contourne le parlement, qui impose un « vote bloqué » au Sénat, de peur que son projet soit rejeté par les représentants du peuple, cela fait désordre. Si cela s’était passé en Italie ou en Espagne, les médias auraient également réagi, mais là, c’est encore plus grave car le premier concerné ne loupe pas une occasion pour se présenter aussi comme le leader de l’Union Européenne. Si son bilan européen est aussi mirobolant que son bilan au niveau national, l’extrême faiblesse de ce président d’un des pays les plus importants en Europe, ne rassure pas dans les autres capitales européennes. Un président qui se cache dans son palais et qui n’arrive pas à dialoguer avec le peuple, ne dispose certainement pas des qualités pour diriger quoi que ce soit au niveau européen.

Aujourd’hui, ceux qui estiment que ce déni démocratique constitue une « victoire », ne sont pas très nombreux. Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, les stars du gouvernement qui sont les Dussopt, Attal, Dupond-Moretti et les disciples qui restent fidèles à la macronie. Qu’il se rassurent en se racontant qu’ils aient remporté une « victoire », mais cela ne changera plus rien. La macronie fond comme neige sous le soleil et cette « victoire » célébrée aujourd’hui par ce gouvernement invraisemblable, risque de se transformer rapidement en ce qu’elle est réellement – une défaite cuisante pour ceux qui passent leur temps à mépriser leur compatriotes.

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