Mais elles sont où ?…

… les têtes bien pensantes qui rêvent d’une autre Europe ? Ceux qui veulent vraiment changer le cours de choses en Europe devraient agir. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard.

Il vaudrait mieux la sauver, la demoiselle... Foto: Thomas Ledl / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Dans moins d’une année, au mois de Mai 2019, les 500 millions d’Européens et d’Européennes éliront un nouveau Parlement Européen. Peut-être pour la dernière fois, car au vu de la vitesse avec laquelle l’idée européenne se désintègre, rien ne nous garantit qu’en 2023, nous serons à nouveau appelés à élire nos représentants politiques européens. Mais force est de constater que l’Union Européenne n’est plus en mesure de résoudre les problèmes de notre époque, que la politique des institutions européennes ne correspond pas à ce que souhaitent les Européens et Européennes. C’est donc le moment pour les pro-européens de se structurer et de proposer une alternative aux pouvoirs en place. A moins d’une année de ces élections d’une importance majeure, il n’y a plus de temps à perdre.

Pourtant, les pro-européens sont toujours majoritaires en Europe. Seul problème  : aucun des partis politiques ne défend la vision d’une Europe humaniste, solidaire et sociale. C’est bien pour cela que nous assistons à la création de nombreux groupes et groupuscules européens, comme « Pulse for Europe » et d’autres. Mais cette « opposition pro-européenne non-parlementaire » ne pèse en rien sur la politique européenne. En Grande-Bretagne, où tous les sondages indiquent qu’il y a aujourd’hui une majorité de la population qui serait contre le « Brexit », les manifestations des pro-européens constituent de belles fêtes populaires où on s’assure mutuellement d’être dans le vrai, sans que cela n’entraîne aucune  conséquence.

C’est le moment de se souvenir d’une grande figure du mouvement 68, Rudi Dutschke, qui avait prôné la « longue marche à travers les institutions », c’est-à-dire : il faut changer le système depuis l’intérieur. Nous arrivons à un stade où il ne suffit plus de s’indigner, comme l’avait demandé Stéphane Hessel, mais où il faut agir. Se structurer. Proposer une alternative pan-européenne pour 2019. Et le temps presse.

Où sont les innombrables « think tanks », où sont les associations, mouvements, initiatives qui œuvrent pour l’Europe ? Où sont les intellectuels, écrivains, artistes qui affichent leur adhésion aux idéaux européens ? Il vous faut quoi pour vous organiser et pour présenter une « liste société civile » pan-européenne lors des élections européennes en 2019 ? Il ne faut pas être Prix Nobel pour se rendre compte que le monde politique actuel n’est pas, soit en mesure de défendre ces idéaux européens,, soit prêt à les défendre . L’extrême-droite souhaite carrément abolir l’unité européenne et prône le retour vers les Etats-nations, donc vers la situation qui a généré des guerres fratricides pendant deux millénaires et plus. La droite bourgeoise, elle, considère l’Europe comme un terrain de jeu pour les marchés financiers qui rendent les peuples européens exsangues. Le centre fait que ce le centre fait toujours – il attend de flairer d’où vient le vent pour suivre le mouvement. La gauche, elle, est trop occupée par son éternel nombrilisme et n’agira pas. L’extrême-gauche défend aujourd’hui les mêmes idées que l’extrême-droite. Donc, le constat est vite fait – si ce paysage politique ne change pas, rien ne changera en 2019.

Qu’est-ce qui empêche alors ces personnes, initiatives, mouvements, associations de s’organiser MAINTENANT en nouvelle liste pan-européenne, une liste d’experts, comportant des « gens normaux », des chercheurs, scientifiques, artistes, militants associatifs, simple citoyens ? L’heure n’est plus aux commentaires savants, l’heure demande de l’innovation. Considérant que cette innovation ne viendra pas des seules personnes qui profitent à titre personnel de l’état des choses, il devient urgent de réagir. Pourquoi ne pas se fédérer derrière un mouvement comme « Pulse for Europe » qui arrive à mobiliser de milliers de gens un peu partout en Europe ? Pourquoi cette déclaration : « Nous ne sommes pas politiques, nous n’organisons que des fêtes pro-européennes » ? Ce ne sont pas des happenings sympas qui changeront la politique européenne qui elle, se situe à des années-lumière de ce que les pères-fondateurs de l’Europe institutionnelle avaient prévu.

L’heure est à l’engagement, l’heure est à la détermination. Face à la défaillance collective du monde politique, nous n’avons que deux options : l’engagement et la proposition d’une alternative ou bien, accepter comme des moutons l’inacceptable. Mais personne ne pourra dire ne pas avoir vu ces catastrophes arriver – maintenant, il faut se décider. Indignez-vous et agissez ! La politique européenne n’est pas imposée par Dieu, elle est faite par des gens que nous avons mandatés pour la mener. Ils le font mal, alors, il faut les remplacer. De préférence par des gens qui ont une autre vision de cette Europe. Et si on s’y mettait ?

1 Kommentar zu Mais elles sont où ?…

  1. Martine HIEBEL // 25. Juni 2018 um 5:56 // Antworten

    Oui, nous voilà tous abasourdis et frappés de mutisme. Voici la fin d’un message rédigé avant-hier pour un comité de réflexion et d’action européennes strasbourgeois :
    “Pourtant, une force réside en EUROPE même depuis sa naissance, depuis l’apparition de son nom, depuis ses tout premiers pas volants et mythiques par-dessus les tempêtes, la nuit et l’inconnu millénaires, du Proche-Orient phénicien au berceau crétois de la Grèce et de la démocratie. Le nom de la jeune princesse mystérieuse EUR-OPE a changé de son, de sens, devenant de Crépuscule – inhérent à son originelle appellation orientale – Larges-Vues dans la bouche et les oreilles helléniques, puis comme devise aussi profondément enfouie que fondamentale pour les Européens.

    L’immigration inscrite dans le lointain destin de la princesse EUROPE n’oblige-t-elle pas d’urgence les Européens à commencer enfin d’imaginer des migrations plus conscientes et plus fécondes que celles des beaux oiseaux migrateurs ? Les zones européennes sauront-elles éviter d’être réduites à… zéro, c’est-à-dire inventer un fonctionnement dans la liberté solidaire issue des archétypes phéniciens, autant nautiques qu’alphabétiques ?

    L’exemple d’ARTE ne prouve-t-il pas depuis plus de 25 ans qu’il est possible de mutualiser avec une humble détermination – au-delà de la culture et des médias – les ressources et les orientations même de la BCE pour que l’Europe devienne souveraine en son ensemble, et par là humaine pour résister aux forces géopolitiques antagonistes qui prennent l’aspect d’une monstrueuse dérive des continents ?

    Ne laissons donc pas la peur et la paresse insensiblement nous aveugler, nous paralyser, au point de ronger le seul bien commun des Européens, voire de saper leur unique salut public.”

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