Mais passez donc en visio !

La COP28 à Dubaï est une nouvelle conférence permettant à de très nombreux participants de passer quelques jours au soleil. Pour le reste, les COP deviennent de plus en plus obsolètes.

La COP28 à Dubaï est un scandale écologique... Foto: Serine Ben Brahim / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – A Dubaï, on attend plus de 70 000 délégués à l’occasion de la COP 28, cette conférence sur le climat qui s’y déroule du 30 novembre au 12 décembre. Quand on regarde les résultats des 27 COP précédentes, il s’agit d’une manifestations des plus polluantes et des plus obsolètes. Pour l’heure, les changements climatiques qui génèrent tous les ans un nombre croissant de dérèglements climatiques, s’empirent de plus en plus, car les plus grands pollueurs mondiaux n’ont pas la moindre intention de stopper la destruction de la planète.

70 000 délégués qui seront nourris par des « menus alignés à l’objectif -1,5 degrés », comprendre  : compatibles avec une production des aliments moins polluantes, et un pays hôte qui se réjouit tout autant que le Qatar lorsque ce dernier pouvait organiser sa scandaleuse Coupe du Monde de football. Mais quand on sait que cette 28e édition se terminera comme les 27 précédentes, on peut se poser la question si le monde numérique n’offre pas de possibilités de discuter de ces questions de manière moins polluante.

« Le chemin vers l’enfer est pavé de bonnes intentions » et ce proverbe s’applique parfaitement à cette série de COP où experts, politiques et industriels discutent, définissent des objectifs de plus en plus ambitieux, mettent en garde contre les conséquences du changement climatiques que tout le monde expérimente déjà depuis plusieurs années. Pour le reste, aucun des objectifs définis lors de ces conférences, n’a été atteint.

70 000 participants pendant 12 jours, cela équivaut à 140 000 vols à travers le monde, un appareil de sécurité énorme, une logistique pharaonique et il serait beaucoup mieux si ces COPs avaient lieu désormais sous forme de visioconférence. L’emprunte CO2 de ces conférences en présentiel n’est pas justifiée par les résultats, car il n’y en a pas ou que très peu.

Le « tourisme de conférence » auxquels s’adonnent les délégués régulièrement, est encore moins efficace que les sommets G7, G8 ou G20. On mobilise des ressources énormes qui manquent ailleurs, et on se donne une bonne conscience. Mais après quelle COP quelque chose aurait vraiment changé ? Quel pays pollueur, comme les Etats-Unis (Joe Biden a déjà annoncé ne pas vouloir venir) ou la Chine auraient changé au niveau de la pollution ? Est-ce que l’Allemagne aurait stoppé ses centrales de charbon ? Est-ce que l’industrie mondiale aurait opéré des changements de fond ? Quid de l’Asie ?

Est-ce qu’il faut vraiment organiser de telles manifestations pour s’informer mutuellement des phénomènes climatiques de plus en plus violents, avec sécheresses, inondations, ouragans d’une violence extraordinaire, tremblements de terre et tout le reste  ? On sait depuis le « Club of Rome » et les années 60 que le monde doit changer, mais il ne le fait pas. En vue de l’inefficacité de ces conférences COP, en vue de l’impossibilité d’atteindre les objectifs fixés, il serait moins hypocrite d’organiser ces conférences à l’avenir comme visio-conférence. Ce format permettrait aussi un échange plus régulier et permanent, au lieu de déclencher une vague de déplacements tous les quelques mois, pour le simple plaisir de sortir après 12 jours des documents définissants de nouveaux objectifs auxquels personne ne se tient. Mais bon, au moins, 70 000 délégués passeront un moment sympa à Dubaï. On y annonce jusqu’au 12 décembre, du grand soleil et des températures entre 26 et 29 degrés, le temps idéal pour une petite baignade en mer entre deux ateliers…

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