Mais pourquoi donc n’est-il pas allé à Nauru ?
Afin peut-être qu’il ne soit pas dit « Que diable allait-il faire dans cette galère ? », le président français est resté à l’Élysée le 31 janvier...
(Jean-Marc Claus) – Incroyable ! Alors que le 19 janvier dernier, jour de mobilisation de grande ampleur contre sa « réforme » des retraites, il avait paradé à Barcelone en compagnie d’un président-démocrate, le 31 du même mois qui connût une affluence supérieure, le président-monarque a pantouflé à Paris. Business as usual. Pourtant, en cette période où, personne n’ayant pu prévoir que les enjeux climatiques sont essentiels, se rendre à Nauru le jour de la fête nationale de cette île du Pacifique menacée de devenir inhabitable à l’horizon 2100, eut été un symbole fort de l’engagement d’Emmanuel Macron, en faveur de la préservation du climat !
Un chantier de grande envergure et d’une valeur autrement plus importante, que d’écouter les jérémiades de Gaulois réfractaires, refusant de travailler deux années supplémentaires, pour bénéficier au final d’une retraite qui n’ajoutera pas de la vie aux années, car repousser l’âge légal, réduit inévitablement l’espérance de vie. Autant de considérations qui, dans la pensée complexe jupitérienne, n’ont aucun intérêt puisque d’intérêt dans le monde merveilleux de la Macronie, il n’y en a qu’en termes de dividendes reversables à un actionnariat toujours plus avide.
Pourtant, un bref aller-retour à Nauru, eut été pour le président-monarque particulièrement instructif, si tant est qu’il veuille apprendre quelque chose, lui qui grâce à ses spin doctors et cabinets de consulting grassement payés par les contribuables, a réponse à tout. Or, la République de Nauru, fondée en 1968 par Hammer DeRoburt (1922-1992) à l’issue de son émancipation de la tutelle australienne, a pour devise « God’s will first ». Existe t-il aphorisme plus jupitérien ? Tout comme l’actuel président français, Louis XIV en avait rêvé, les Nauruans l’ont fait !
Mieux encore, pour revenir à la crise climatique, l’île est menacée par la montée des eaux. Mais c’est sans compter avec l’exploitation minière irresponsable de son sous-sol qui l’a complètement défigurée. En 1964, les colonisateurs australiens prévoyaient tout simplement de déplacer l’intégralité de la population de Nauru, sur l’île Fraser puis l’île Curtis, comme s’il s’agissait d’un troupeau d’ovins que l’on conduit d’un pâturage à l’autre. Un déplacement de population qui risque d’advenir, pour des raisons cette fois-ci sanitaires, à l’orée du XXIIe siècle.
Devenue paradis fiscal, suite à l’épuisement des gisements de phosphate au début des années 1990, par un changement de majorité en 2004, le gouvernement de l’île a abandonné cette activité ultra-capitaliste, pour s’orienter vers la restauration d’un quart des terres en un siècle. Quinze des vingt-quatre kilomètres-carrés de Nauru étaient alors dévastés par l’industrie minière. Un exemple à méditer pour le président, vantant la voiture électrique, sans se soucier de l’impact sur l’environnement de l’extraction des minerais nécessaires à la fabrication des batteries…
Par ailleurs, la rencontre avec le Président Rus Kun, né en 1975, soit deux ans avant lui et élu en 2022, soit la même année que sa réélection, lui eut très certainement été plus profitable, que le dialogue de sourds qu’il s’ingénie à entretenir avec Vladimir Poutine. De plus, étant de la même classe d’âge, une entrevue entre ces deux jeunes gens, aurait très certainement été plus punchy qu’une visite à Joe Biden, et ne se serait pas profilé derrière eux le spectre de la IIIe Guerre Mondiale, comme à chaque échange avec Volodymyr Zelensky !
Mais le Président Rus Kun n’a pas invité le président Macron pour les célébrations du cinquante-cinquième anniversaire de l’indépendance de l’île. Ce qui, par quelques coups de téléphone en amont, pouvait se rattraper aisément car comme le dit l’aphorisme attribué à tort à Luther, Albert Einstein, Winston Churchill, Lénine : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. »…
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