Mais qui commet ce genre d’acte ?

Cette stèle est dédiée aux victimes des attantats du 11 décembre 2018. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(Romain Fournier, IEJ) – Un acte « inacceptable », a réagi le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski. Le 5 novembre, dans un communiqué de presse, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a annoncé avec consternation le vandalisme de la stèle commémorative en hommage aux victimes des attentats du 11 décembre 2018, survenus lors du Marché de Noël de Strasbourg.

Conçue en collaboration avec les victimes et leurs familles, cette stèle rend hommage aux cinq personnes décédées et aux onze blessées de l’attaque. La destruction de cette stèle a provoqué une vague d’indignation, autant dans la population que parmi les personnalités politiques. Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg et eurodéputée, a exprimé son horreur sur X, appelant à une « condamnation totale de cet acte ». Pour beaucoup, ce geste symbolise bien plus qu’un simple vandalisme : il s’attaque à la mémoire des victimes et à l’histoire de la ville.

« C’est un attentat à la mémoire des victimes » – Pour les victimes de l’attentat, cet acte est un coup de massue pour la mémoire de cette douloureuse soirée de 2018. Mostafa Salhane, ancien conducteur de taxi, pris en otage par le terroriste lors de l’attentat et président de l’Association des Victimes d’Attentats, témoigne de cet acte de vandalisme. « C’est un acte criminel. C’était une stèle conçue avec l’ensemble des victimes dans la douleur, c’était difficile d’y participer. C’était notre petit endroit, un lieu où on venait se recueillir. Pour moi c’est un attentat à la mémoire des victimes », témoigne-t-il.

Une douleur pesante pour les victimes qui attendent que justice soit faite pour cet acte. « On attend que les auteurs soient retrouvés afin qu’ils soient présentés devant la justice et qu’ils répondent de leurs actes. Cela fait également plusieurs années que je sollicite la municipalité pour la création d’une nouvelle stèle avec de nouveaux matériaux qui dureront dans le temps, pour faire une œuvre à la hauteur de ce qui s’est passé le 11 décembre 2018 », explique Mostafa Salhane.

Quelques jours plus tard, la stèle a été rénovée et une enquête est en cours. Cet acte rouvre les plaies de cette effroyable nuit avec une volonté : garder en mémoire cette triste nuit de décembre 2018.