Maladie de Lyme, de part et d’autre du Rhin : deux poids, deux mesures.

Le limes romain matérialisait physiquement la frontière entre l'Empire romain et le monde barbare. Entre l'Allemagne et la France, on sait que le Rhin a été capable de stopper naguère le nuage radioactif de Tchernobyl. La détection et le traitement de la maladie de Lyme ont du mal, là aussi, à franchir le fleuve légendaire !

Il convient de se protéger le mieux possible contre ces bêtes. Foto: Catkin / CCC0

(Par Franck Dautel) – Année après année, des tiques transmettent la Borrelia burgdorferi ou d’autres bactéries, absorbées lors d’un repas sanguin de ladite tique sur un animal infecté, à des millions de personnes dans le monde sans qu’il y ait pour l’heure de vaccin.

Forêts, bois, jardins, parcs urbains et hautes herbes… – Suivant les régions, il peut y avoir de 10 à 30 % ou plus de tiques porteuses de borrélies. Il est essentiel d’agir le plus précocement possible afin d’échapper aux conséquences possiblement très graves d’une infection.

Comment se protéger ? - Porter des vêtements couvrants, surtout au niveau des jambes, et utiliser un produit répulsif naturel contre les tiques (spray d’huiles essentielles). Une dose d’huile essentielle d’Arbre à thé et de Menthe poivrée pour deux doses d’eau à pulvériser sur le bas du pantalon, les chaussures et les chaussettes. Emportez ce spray avec vous en sortie de manière à pouvoir en remettre une ou plusieurs fois au cours de la journée.

Une fois piqué : Crochet tire-tique et rien d’autre et c’est indispensable : un flacon d’huile essentielle de Lavande aspic ! S’il n’y en avait qu’une, ce serait la Lavande aspic ! Elle doit figurer dans toute bonne trousse aromatique d’urgence, ne serait-ce qu’en raison de sa capacité à soulager et désinfecter les piqûres de toutes sortes : abeille, guêpe, moustique, puce, tique, araignée, scorpion. Elle a également des qualités pour stimuler le système immunitaire et est un puissant antitoxique.

Agir vite, moins de 8 heures après la piqûre : Il faut en effet compter un minimum de 8 h pour que les borrélies remontent du ventre jusqu’au rostre de la tique, où plus rien ne s’oppose à leur passage dans l’organisme hôte. Concrètement, cela veut dire que si la morsure de tique n’est découverte que le lendemain par exemple, le délai minimal de 8 h est déjà amplement dépassé… Dans ce cas il devient plus prudent de se comporter comme si l’infection avait bien déjà eu lieu et donc d’entreprendre un traitement aromatique par voie interne. Une stratégie qui se révèle d’autant plus appropriée quand l’immunité est « déprimée » pour diverses raisons : choc émotionnel récent, période de surmenage, traitement prolongé aux corticoïdes, consommation abusive de sucre… Cherchez bien sur internet, vous trouverez une recette aromatique pour vous aider !

Des symptômes difficiles à interpréter… - « Le seul symptôme qui permet à coup sûr d’identifier cette maladie – due à des bactéries du genre Borrelia transmises par les tiques – est une auréole rouge apparaissant sur la peau, autour du point de piqûre, nommée érythème migrant. Malheureusement, une fois sur deux, il est absent. Nombre de symptômes vont se développer au fil du temps : fièvre, asthénie, gonflements articulaires, paralysies faciales, troubles cognitifs, problèmes psychiatriques… tous attribuables à d’autres pathologies. On passe facilement à côté du diagnostic réel. Or, non traitée, l’infection va se propager et provoquer des dégâts profonds. Il n’est pas rare de voir des patients chez qui on a diagnostiqué sclérose en plaques ou polyarthrite rhumatoïde à tort. » (Pr. Perronne – Le Point, 25 mars 2016)

Les tests ont des défauts plus ou moins importants et ainsi beaucoup d’infections passent inaperçues pendant des années… En France, en 2015, le réseau Sentinelles a fait état de 33 202 nouveaux cas. Sur la période 2009-2015, on a recensé une moyenne de 29 000 nouveaux cas par an. On estime encore (professeur Christian Perronne) qu’il y a environ un million de nouveaux cas en Europe chaque année”

Pour des raisons encore mal comprises, la maladie est en plein développement, notamment en Europe, dans l’est et l’ouest des États-Unis et semble-t-il de façon moindre en Alaska et au Canada. Présente dans 65 pays, elle est devenue la plus fréquente de toutes les maladies vectorielles transmises à l’Homme dans l’hémisphère nord. L’accroissement des populations de cervidés pourrait y avoir contribué, de même probablement que le réchauffement climatique ! Encore lui…
Les borrélioses existent sans doute depuis longtemps, mais la maladie de Lyme, en tant que telle, tire son nom de la ville de Lyme dans le Connecticut (USA) où elle a pour la première fois été suspectée au milieu des années 70.

Des différences entre France et Allemagne – Un test jugé négatif en France pourra être reconnu comme positif en Allemagne. Le même problème existe pour le Sida, une sérologie identique sera considérée comme « positive » dans certains pays et « négative » dans d’autres, uniquement pour des questions de « seuils ».

Concernant la maladie de Lyme, les médecins allemands sont plus libres dans la prescription d’antibiotiques que leurs confrères français. D’autre par les autorités de santé allemandes autorisent des tests un peu plus sensibles que les fameux et fumeux tests ELISA ou équivalent ELFA, CLIA… Les traitements antibiotiques préconisés en France sont bien en deçà, tant en quantité qu’en durée, de ce qu’il faut pour stopper Lyme. Et les médecins qui s’aventurent à prescrire au-delà s’exposent aux foudres de la Sécurité sociale, certains finissent devant les tribunaux  !

Il existe un test de dépistage plus performant en France, même s’il est loin d’être parfait, en ce qui concerne la borréliose chronique. Cette méthode est nommée “Western Blot”. Ce test est prescrit en 2e intention, c’est-à-dire uniquement si le premier test est positif ! Comme le premier test français ne détecte pas correctement la maladie, de très nombreux malades passent à côté !

On dépiste en France environ 30 000 cas par an pendant que les allemands en dépistent plus de 100 000 avec des tests qui contiennent les cinq souches de borréliose. Une fois encore, l’urgence sanitaire s’arrête à la frontière !

Des solutions naturelles très vite interdites en France mais non en Allemagne ! – Le Tic Tox, un mélange d’huiles essentielles mis au point par un pharmacien spécialisé en phyto-aromathérapie, a été interdite par l’Agence française de sécurité sanitaire. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (AFSSAPS) a en effet suspendu en 2012 la commercialisation en tant que médicament de ce produit à base d’huiles essentielles et de propolis, arguant notamment de sa contenance en sauge officinale (potentiellement toxique selon les doses ingérées) et d’un terpène, la thuyone, outre une « absence d’autorisation de mise sur le marché » (AMM). Toutefois, selon les dires du Pr Christian Perronne ainsi que ceux émis par la société de fabrication mise en cause, ce retrait serait controversé. Le produit est néanmoins légalement disponible à l’étranger, notamment en Allemagne.

Danièle Festy, docteur en pharmacie, spécialiste en aromathérapie, au sujet des terpènes… « Cette crainte des terpènes est largement infondée; on les considère comme s’ils étaient dangereux, un peu comme des radiations ionisantes ! En fait, les terpènes sont extrêmement répandus dans les plantes, les arbres, les fruits… Quant aux seules forêts de conifères, elles libèrent chaque année plusieurs milliards de tonnes de terpènes dans l’air que nous respirons… et heureusement, c’est une des (rares) façons de le purifier ! Dans les huiles essentielles, les terpènes procurent des propriétés très diverses. Certains sont stimulants, d’autres anti-inflammatoires, antidouleurs, expectorants, antiviraux, anticancer ou antiseptiques ».

Quand à la Sauge officinale (salvia officinalis), effectivement à utiliser avec prudence, elle ne peut d’ailleurs être utilisée que par… un pharmacien, dans une préparation préparée par ses soins.

On voit ici que les arguments sanitaires avancés par les autorités de santé françaises sont ridicules et qu’ils cachent bien d’autres raisons : Déni face à la maladie de Lyme, incompétences multiples, querelles de chapelles, pressions de laboratoires afin de gagner du temps pour leurs recherches et leurs succès commerciaux à venir…

Un peu d’espoir en guise de conclusion… – « Depuis de nombreuses années, le Pr. Perronne milite pour une reconnaissance de la forme chronique de la maladie de Lyme comme c’est le cas au Canada et dans plusieurs Etats américains. En France, l’Assemblée nationale avait rejeté un texte de loi en ce sens. Mais ça va changer ! A l’époque, le projet a été rejeté parce que le ministère de la Santé n’était pas convaincu mais maintenant il l’est. Maintenant les parlementaires sont convaincus qu’il y a un énorme problème de santé publique et qu’il y a beaucoup de malades notamment dans l’Est de la France. » (France Bleue Alsace 31 mars 2017)

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