Malgré tout… faites que nous puissions aimer l’Europe !

Actuellement, il est difficile de ressentir des émotions positives en parlant de l’Europe. Est-ce que l’on peut être contre les institutions actuelles, tout en militant pour l’Europe ?

Ce ne seront pas nos politiques qui sauveront l'Europe - seuls les citoyens pourront changer le cours des choses. Foto: Virginia Frances Sterret / Wikimedia Commons / PD

(KL) – La politique actuelle en Europe est une honte. Jamais, les institutions européennes ne se trouvaient plus éloignées des 500 millions Européens et Européennes, jamais la politique européenne allait aussi diamétralement à l’encontre des intérêts des hommes et des femmes dans les 28 états-membres qui forment l’Union Européenne.

«Mais l’Europe», on nous répète à Bruxelles et à Strasbourg, «est le garant de la paix en Europe !» S’il est vrai que nous n’avons plus dû subir des conflits armés au sein de l’Europe depuis 1945, la phrase n’est pas tout à fait correcte. Car l’Europe mène non seulement des guerres hors sol européen, par exemple contre les réfugiés africains, mais également des «guerres économiques», par exemple en Grèce ou au Portugal. Et si effectivement, nos générations n’ont pas eu à porter des armes, ce n’est certainement pas le mérite de la génération de politiques actuelle – qui elle, se distingue par une attitude franchement hostile vis-à-vis des Européens.

Sur un plan social, l’Europe est loin des espérances et des promesses – non, les 28 ne travaillent pas main dans la main pour garantir aux citoyens une vie digne et en sécurité, l’accent de la politique européenne est mis sur la maximisation des profits des grandes fortunes. Qui, lorsqu’elles perdent de l’argent, font systématiquement appel à l’Europe pour les sortir de leurs problèmes. «L’Europe des Citoyens», le rêve des pères fondateurs de l’Europe; s’est transformée en «Europe des Finances», laissant en rade ceux qui auraient le plus besoin de soutien et d’aide.

Bien sûr, les Européens veulent l’Europe, mais pas celle-ci. Ils veulent une Europe sociale, solidaire, humaniste, qui ne plie pas le genou devant les Américains auquel notre administration européenne veut brader autant la législation que l’économie européenne, en échange de la vague promesse d’une croissance de 0,5% dans le cadre du TTIP.

Les Européens ne veulent pas que les Grecs n’aient pas assez à manger ou se voient refuser des médicaments lorsqu’ils en ont besoin, les Européens sont tout à fait prêts à se montrer solidaires avec les réfugiés africains que nos responsables laisser crever en Méditerranée, les Européens souhaitent que la jeunesse aient des perspectives, qu’elle puisse se rencontrer, qu’elle puisse contribuer pleinement à l’essor d’un continent humaniste.

Force est de constater que nous n’avons jamais été aussi éloigné de cet idéal européen, d’une Europe humaniste et c’est la faute aux politiques actuels et à nous tous, qui les avons élus ou qui avons boudé les élections. Un changement d’orientation de l’Europe ne viendra pas «d’en haut», mais uniquement par le rassemblement des peuples européens. C’est le moment de lancer des initiatives transfrontalières, des mouvements citoyens, de nouvelles approches mariant les principes de l’humanisme rhénan et les possibilités des technologies nouvelles.

Abandonner l’Europe à une bande d’incapables dépourvus de visions et en proie des lobbys, ces groupes d’intérêt ayant établi la corruption institutionnalisée comme le passe-temps favori à Bruxelles, serait une erreur. Nous ne devons plus les laisser faire – ils ont apporté suffisamment de preuves de leur incapacité de construire cette Europe à laquelle aspirent 500 millions d’hommes et de femmes sur notre continent. Ce n’est pas le moment pour déprimer, mais pour lutter. Si eux ne sont pas en mesure de nous faire aimer l’Europe, à nous tous de jouer…

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