Marché de l‘emploi – en attendant la rentrée

Ici, à l'Agence nationale pour l'emploi à Nuremberg, on a pris connaissance de l'excellent travail fourni dans le Rhin Supérieur. Foto: Nicohofmann / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Rien d‘inquiétant. Au mois d‘Aout, le taux de chômage dans l‘Ortenau a augmenté de 0,1% par rapport au mois précédent, pour se situer maintenant à 3,6%. 8481 personnes dans l‘Ortenau cherchent un emploi, mais ce chiffre risque de baisser ces prochains temps. D‘une part, on s‘attend à de nouvelles embauches pendant le mois de septembre, d‘autre part, le chômage est un phénomène qui n‘existera plus en Pays de Bade sous peu. Mais la pénurie de main d‘œuvre qualifiée engendrera d‘autres problèmes.

A l‘Agence pour l‘emploi à Offenburg, on reste calme, considérant que l‘augmentation du chômage de 0,1% est typique pour la saison estivale. Si le nombre de jeunes chercheurs d‘emploi en fin de leur formation professionnelle ou scolaire est passé de 148 à 636, ce chiffre baissera en ce mois de Septembre – de nombreux jeunes commencent à travailler juste après les vacances d‘été. De plus, les chiffres de l‘Ortenau sont meilleurs que ceux du mois de référence de l‘année dernière – donc, tout va bien dans le meilleur des mondes.

A priori. Mais, comme l‘a indiqué le chef de l‘Agence pour l‘Emploi d‘Offenburg Horst Sahrbacher lors de la visite du Président de l‘Agence Nationale Frank-Jürgen Weise, le marché de l‘emploi en Pays de Bade pourra se dégrader ces prochaines années. Ce qui semble, à première vue, être formidable -le plein emploi- posera problème dès 2025. Au plus tard. Car ce sera le moment où des entreprises badoises devront refuser des commandes, à cause de ce manque de collaborateurs qualifiés qui se dessine. Cela risque de déclencher une dynamique négative qui pourra se traduire à terme, par un déclin des activités économiques dans des secteurs hautement technologique ou dans la recherche. Certaines entreprises, surtout des «hidden champions», seront obligées de se délocaliser pour s‘implanter là où elles trouveront les collaborateurs nécessaires. Il s‘agit maintenant d‘anticiper cette évolution – et c‘est exactement ce que font les professionnels du marché de l‘emploi transfrontalier.

Car le Pays de Bade aura autant besoin de l‘Alsace que l‘Alsace du Pays de Bade. Les prévisions indiquent que le taux de chômage ne s‘améliora pas ces prochaines années, ni en Alsace, ni en France. En 2025, lorsque le Pays de Bade atteindra ce que l‘on appelle un «taux de chômage négatif», donc une situation où il y aura plus d‘offres d‘emploi que de chômeurs, l‘Alsace comptera toujours environ 10% des chercheurs d‘emploi. La situation pour les jeunes Alsaciens sera particulièrement difficile, avec 1 jeune sur 4 sans emploi.

Les acteurs publics et privés du marché de l‘emploi franco-allemand anticipent cette évolution en créant de nombreux programmes de formation et de qualification transfrontalière pour ouvrir le marché de l‘emploi badois aux jeunes Alsaciens.

Si certains considèrent que les Badois abusent de la force de travail de l‘Alsace, ils se trompent. Le marché de l‘emploi transfrontalier ne considère l‘Alsace pas comme un «vivier de main d‘œuvre» – quasiment tous les programmes sont perméables dans les deux sens. Mais force est de constater qu‘il semble impossible que l‘Alsace connaisse une telle croissance qu‘elle puisse créer un nombre suffisant de nouveaux emplois permettant de faire baisser le taux de chômage en Alsace. L‘approche commune entre l‘Alsace et le Pays de Bade arrange donc tout le monde, comme le prouve le joli succès des centres de placement transfrontalier à Kehl et ailleurs dans le Rhin Supérieur.

En attendant la prochaine baisse du taux de chômage en Pays de Bade, les jeunes Alsaciens devraient aussi penser à contacter ce centre de placement à Kehl – qui réussit à placer en moyenne presque deux personnes par jour dans une nouvelle position.

Une chose est certaine – l‘avenir du marché de l‘emploi dans le Rhin Supérieur est transfrontalier. De part et d‘autre du Rhin, on n‘a aucune alternative à cette intégration. Ce qui risque de renforcer l‘ensemble de la région.

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