Marché de l’emploi – tout le monde s’y met

Hier, les représentants de différentes organisations publiques et privées ont présenté deux programmes visant l’intégration du marché de l’emploi franco-allemand. Impressionnant.

Les acteurs de la coopération franco-allemande sont motivés - alors, ça devrait fonctionner... Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Depuis l’étude menée en 2013 par la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) strasbourgeoise et l’Euro-Institut à Kehl, on le sait : l’intégration des marchés de la formation et de l’emploi dans la région du Rhin Supérieur est une nécessité – si jamais cette intégration ne devait pas avoir lieu, la région pourrait perdre jusqu’à 50 000 emplois à l’horizon 2050. Une excellente raison pour une mobilisation exceptionnelle : 33 organisations combinent leurs talents pour donner vie à cette intégration et ce, dans le cadre de deux projets présentés hier à la Bibliothèque Nationale de Strasbourg – « Réussir sans frontières – Erfolg ohne Grenzen » et « Eurodistrict Strasbourg-Ortenau : vers un marché de l’emploi à 360 degrés ».

Les intervenants lors des tables rondes, dont le maire de Strasbourg Roland Ries, le Président de l’Eurométropole Robert Herrmann, Patrick Roger de la Région Alsace, Jean-Georges Mandon de la FEFA, Bärbel Schäfer qui représentait le Bade-Wurtemberg et d’autres, étaient unanimes : il faut intensifier les efforts en vue de cette intégration des marchés de l’emploi et de la formation entre l’Alsace et le Pays de Bade et les mesures pour y arriver, se situent sur différents niveaux. Si la langue semble toujours constituer un obstacle, l’action « 400 mots » pourrait réorienter les personnes concernées – pour bon nombre d’emplois outre-Rhin, il suffit de comprendre et de pouvoir prononcer 400 mots pour pouvoir se lancer.

D’autres « chantiers » sur la route vers cette intégration du monde du travail : la mobilité des jeunes, la connaissance des offres existantes et le travail sur le terrain où il s’agit de convaincre des employeurs d’accepter des stagiaires venant de l’autre rive du Rhin. Et toutes ces actions doivent être menées en simultanée pour pouvoir déployer tout leur potentiel. C’est donc une bonne nouvelle que 33 organisations publiques et privées se sont retrouvées autour de cette thématique pour combiner leurs ressources, talents et expériences. La volonté de faire avancer cette intégration transfrontalière est donc bel et bien présente, maintenant, il s’agira de poursuivre ce travail sur le terrain.

En 2016, environ 300 stages et formations pourront être signés dans la région dans le cadre de ces deux programmes, mais cela ne peut constituer qu’un début. Pour que ces programmes connaissent un succès plus important, il faudrait toutefois faire encore beaucoup plus. Surtout au niveau de l’attitude. Ainsi, Stefan Seidendorf, directeur adjoint de l’Institut Franco-Allemand (dfi) à Ludwigsburg, n’est pas tout à fait heureux : « De tels programmes ne peuvent fonctionner qu’à condition que les deux partenaires fassent des compromis pour rendre leurs systèmes compatibles. Les Chambres des Métiers allemandes, par exemple, font toujours obstacle à la reconnaissance systématique des diplômes et vérifient chaque requête individuellement, moyennant une traduction du diplôme et 400 € – tant qu’il y a un tel corporatisme, les choses ne pourront avancer que très lentement ».

Si on ne peut qu’applaudir les efforts consentis par les 33 partenaires de ces deux projets, force est de constater que le discours politique ne suffit pas (encore) pour changer la donne sur le terrain. Après les décisions de fond, il faudra charger des organisations expertes et surtout neutres de la mise en œuvre, des organisations qui connaissent les obstacles sur le terrain. Mais néanmoins, on dirait que l’ensemble des acteurs se sont mis en marche – pour une vraie intégration franco-allemande dans la région du Rhin Supérieur. Ce qui est quand même encourageant. A suivre.

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