Marché de l’emploi – tout va bien dans l’Ortenau voisine…

Le taux de chômage dans l’Ortenau voisine reste inchangé à 3,3%. Un taux de rêve qui se traduit par de nombreuses ouvertures pour les chercheurs d’emploi alsaciens.

Les chiffres du chômage sont OK en Allemagne - mais le pays paie le prix fort pour ça. Foto: Bettenburg at Wikipedia / Wikimedia Commons / CC-SA 2.0

(KL) – Ce qui est bien avec la communication des Agences pour l’emploi en Allemagne, c’est que tous les mois, les chiffres actuels sont publiés. Cette transparence permet de suivre, quasiment en temps réel, l’évolution du marché de l’emploi. Au mois de juin, le marché de l’emploi est resté stable dans le Bade-Wurtemberg et la situation est particulièrement bonne dans la région jouxtant le Bas-Rhin, l’Ortenau.

Avec un taux de chômage de 3,3%, l’Ortenau frôle le plein emploi et se situe même mieux que le taux global du Land Bade-Wurtemberg qui lui, est de 3,7%. Le « modèle allemand » semble donc fonctionner, le marché de l’emploi se porte à merveille, ceux qui veulent travailler trouvent généralement vite un poste, tout va donc bien dans le meilleur des mondes ?

Pour Horst Sahrbacher, le patron de l’ANPE Offenbourg, oui. « Le marché de l’emploi dans l’Ortenau continue à se porter bien, profitant surtout aux jeunes chercheurs d’emploi dont le taux de chômage a reculé de 19% par rapport au mois de référence l’année dernière. Nous nous réjouissons également du fait que des chercheurs d’emploi de plus de 50 ans trouvent à nouveau du travail. Dans ce groupe, le taux de chômage a également baissé de 10% par rapport à l’année dernière. »

Pourtant, tout n’est pas rose, le succès du « modèle allemand » a un prix. Un prix dont on n’aime pas trop parler. Un pourcentage inquiétant d’Allemands est frappé par la pauvreté qui se définit en Europe ainsi : « Est considérée comme ‘pauvre’ toute personnes qui dispose de moins de 60% du revenu moyen national ». En Allemagne, ce seuil se situe à environ 930 € par mois, ce qui est certes une somme qui permettrait de vivre à peu près correctement dans d’autres pays, mais pas en Allemagne.

20,6% de la population allemande tombent dans cette catégorie, chaque sixième enfant en Allemagne ne vit que grâce aux allocations. Ce taux se situe non loin du taux en Grèce où 22,1% de la population sont considérés comme « pauvres ». Mais évidemment, lorsque les Schäuble, Merkel & Cie. donnent des leçons aux partenaires européens, les invitant à imiter ce modèle d’austérité allemand, ils ne parlent pas de ces chiffres. Tant que l’économie tourne, tant que les banques réalisent des bénéfices, tout va bien.

Mais ce « modèle allemand » tant vanté comporte une erreur fondamentale. Toute une génération de jeunes Allemands est exclue de la vie de société et également de l’accès aux systèmes de formation – dans un pays qui connaît un changement démographique spectaculaire, dans une société vieillissante où demain, de moins en moins d’actifs devront payer de plus en plus de retraites, cette politique d’exclusion constitue une hypothèque lourde pour l’avenir.

Si ce taux de chômage de 3,3% est une belle prise de vue instantanée, si ce taux ouvre également des opportunités pour les chercheurs d’emploi alsacien, il n’en reste pas moins que le retour de la manivelle est une certitude. Mais tant que les responsables mènent une politique qui ne vise que les prochaines échéances électorales, l’Allemagne continuera sur ce chemin. Jusqu’à ce que ça casse. Le « modèle allemand » – pas forcément un exemple à suivre.

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