Marine Le Pen veut le divorce du « couple franco-allemand »

Marine Le Pen veut le "divorce" entre Paris et Berlin. Pour se jeter dans les bras de Boris Johnson. Foto: Jérémy Günther-Heinz Jähnick / Wikimedia Commons / GNU 1.2

(KL) – Marine Le Pen n’est pas fan du « moteur européen » qui sont la France et l’Allemagne. Ainsi, dans une interview accordée à « L’Opinion », la cheffe du Rassemblement National a annoncé, en cas de victoire lors des élections présidentielles en 2022, vouloir opérer le « divorce » entre Paris et Berlin, car le partenariat entre la France et l’Allemagne n’aurait rien apporté, si ce n’est « désillusion, trahison et être laissé à l’abandon ». Le nationalisme prôné par l’extrême-droite française montre enfin son vrai visage.

Après son « divorce » avec Berlin, Marine Le Pen veut se focaliser sur la coopération avec la Grande Bretagne, car cette dernière « partage son rang diplomatique et nucléaire avec la France ». Avec le fantasque Boris Johnson (et d’autres alliés), elle entend surtout « combattre l’islamisme ». Boris Johnson et Marine Le Pen – il ne manque plus que Donald Trump, Erdogan et Bolsonaro, sans oublier l’ami de Marine Le Pen, Vladimir Poutine. Mais est-ce que les Français auront vraiment envie d’être gouvernés par ces gens-là qui s’efforcent depuis des années à pousser le monde vers le gouffre ?

En même temps, c’est bien que Marine le Pen sorte maintenant de son silence. Le Front National a toujours été le plus dangereux quand il s’est abstenu de prendre la parole. Dès que l’extrême-droite commence à s’exprimer, on constate la pauvreté intellectuelle de ces hystériques de la politique. Il faut la laisser parler, ce sera le moyen le plus sûr de l’empêcher de prendre le pouvoir en 2022.

Certes, les relations entre la France et l’Allemagne doivent être améliorées, certes, le fonctionnement des institutions européennes n’est pas parfait. Mais de là chercher une « coopération privilégiée » avec la Grande Bretagne de Boris Johnson, c’est tout un programme. Ce que Marine le Pen ne dit pas, c’est qu’elle aimerait bien suivre sur les traces des Britanniques et opérer un « Frexit ». Mais dans un monde globalisé, ce genre de nationalisme est un anachronisme, le retour vers une Europe comme on l’a connue pendant des siècles avec son histoire interminable de guerres fratricides.

Il faut espérer qu’en 2022, la France n’aura pas que le choix entre le néonationalisme dangereux d’une Marine Le Pen et le totalitarisme numérique d’un Emmanuel Macron. La France regorge de talents politiques, de gens aux idées claires, de bons républicains. Il est temps que les autres partis se réveillent, qu’ils cessent de se combattre mutuellement et qu’ils commencent à faire front contre les deux formations qui risquent de conduire la France vers de nouvelles catastrophes.

Et si, au lieu de plébisciter le divorce entre la France et l’Allemagne, les Français décidaient d’opérer le divorce entre la France et ces cliques politiques extrémistes ?