Maroc, Libye – bientôt, l’Europe ne pourra plus aider

Le Commissaire européen slovène Janez Lenarcic est responsable pour la « gestion de crises ». Aujourd'hui, il tire la sonnette d'alarme – les budgets européens pour les aides en cas de crise sont presque épuisés.

Est-ce que demain, l'Europe pourra encore soutenir des populations sinistrées comme ici au Maroc ? Foto: alyaoum / Wikimedia Commons / CC-BY 3.0

(KL) – Les catastrophes naturelles se multiplient dans le monde entier et les aides sont de plus en plus nécessaires pour secourir des populations sinistrées. Que ce soit au Maroc où le bilan intermédiaire du tremblement de terre faire état de presque 3000 victimes, ou en Libye où les inondations ont causé probablement encore davantage de victimes – l’Europe devrait être au premier rang de ceux qui aident. Mais l’aide se limite aujourd’hui à quelques pays dont on accepte l’aide, une attitude « politique » qui peut coûter des vies humaines. D’un autre côté, l’Union Européenne ne dispose plus des moyens nécessaires pour secourir ceux qui en ont besoin.

L’Union Européenne dispose d’un budget pour la gestion de crises de 1,2 milliards d’euros par an, mais ce budget est quasiment épuisé. Les feux en Grèce et en Espagne cet été, les inondations dans le nord de l’Italie et en Slovénie, les intempéries un peu partout – les catastrophes naturelles se multiplient. Pour la période 2024 à 2027, la Commission souhaite donc augmenter ce budget de 2,5 milliards d’euros, à condition que le Parlement européen et par la suite, les états-membre valident une telle démarche.

Cette multiplication de catastrophes naturelles, tout comme la canicule qui devient aussi un phénomène annuel, ne cesseront pas. Les besoins en aide non plus. Dans une telle situation, on constate que les caisses de l’Union sont vides. Des milliards ont été investis pour des vaccins, des milliards sont disponibles pour la guerre en Ukraine (et bien entendu, pour le pétrole russe que l’on continue à acheter en quantité, avec un détour par l’Inde), mais pour venir à l’aide de victimes de catastrophes naturelles, on n’a plus les budgets ?

Récemment, Ursula von der Leyen a promis à la Tunisie presque un milliard d’euros pour que le pays bloque l’accès à la Méditerranée aux migrants. Comprendre : nous avons assez d’argent pour financer les appareils de répression dans des pays africains, mais nous n’avons plus assez pour venir en aide aux victimes des catastrophes naturelles.

Le Commissaire Janez Lenarcic a tout à fait raison. Puisque l’Europe ne fait pas grande chose pour combattre efficacement le changement climatique qui est la cause de nombreux de ces phénomènes météorologiques, la moindre des choses serait d’augmenter le budget alloué à la gestion des crises. La mise en grade de Lenarcic est claire : « Bientôt, nous ne serions plus en mesure d’aider lorsque ce sera nécessaire ». Et si on ne se limitait pas à financer la guerre ?

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