Match nul dans le nord

Qui gouvernera le Schleswig-Holstein au parlement de Kiel ? Foto: Bjoertvedt / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Il s’agissait de l’avant-dernier test avant les élections légisatives au mois de septembre – les élections régionales dans le Bundesland le plus au nord de l’Allemagne, niché entre la Mer du Nord et la Mer Baltique, le Schleswig-Holstein, avaient lieu dimanche dernier. Mais même en Allemagne, les élections en France dominaient l’intérêt public – toute la soirée de dimanche, les correspondants des médias allemands étaient en direct non pas depuis Kiel, mais depuis Paris. Mais le résultat de ces élections régionales risque d’avoir son importance aussi.

D’abord les chiffres : la CDU reste le parti le plus fort avec 32,0 (+1,2), suivi par le SPD avec 27,2% (-3,2), les Verts (12,9%, -0,3), le FDP (11,5, +3,3) et l’AfD (5,9%%, +5,9). Le parti de la minorité danoise au Schleswig-Holstein, le SSW, exempt de la règle des 5% et automatiquement crédité de 3 sièges à la diète de Kiel, complète la liste des partis qui siègeront au parlement régional. Die Linke (3,8%) n’aura pas d’élus, tout comme les Pirates qui implosent – ils perdent 7,0%, la totalité de leur 6 sièges et s’enlisent avec 1,2%.

Mais avec cette constellation, aucun gouvernement ne se dégage. Si le ministre-président Torsten Albig (SPD) avait reconnu sa défaite déjà dimanche soir, ilest même possible qu’il puisse garder son poste. La coalition sortante SPD-Verts-SSW disposera autant de 34 sièges qu’une coalition CDU-FDP. Aucun parti n’étant disposé à coopérer avec l’extrême-droite de l’AfD, il faudra songer à une constellation inédite au Land, ce qui constitue un risque à 4 mois des élections législatives.

Une coalition CDU-Verts-FDP disposerait de 44 sièges et donc d’une majorité confortable (73 sièges au total, 37 sièges représentant la majorité), une coalition SPD-Verts-FDP-SSW totaliserait 43 sièges. Toutefois, et c’est la que les choses se compliquent, on voit mal les Verts et le FDP participer ensemble à un gouvernement. Une Grande Coalition CDU-SPD serait également possible avec 46 sièges, mais une telle coalition est exactement ce que les deux partis souhaitent éviter en amont des élections nationales où il s’agit de communiquer les différences entre les approches politiques des deux partis populaires et non pas les points communs.

Les prochaines semaines, les négociations en vue de la formation du nouveau gouvernement du Schleswig-Holstein s’annoncent difficiles. Et dimanche prochain, les 17 millions d’habitants de la Rhénanie du Nord-Westphalie éliront leur gouvernement régional – après, la campagne pour les élections législatives battra de son plein. Comme en France.