MDS ne manque pas d’air !
Le groupe MDS, chargé de la distribution de bandes dessinées, met en péril les petites librairies. Interview de Laura, libraire ambulante.
(Jean-Marc Claus) – En novembre, « Mots de Passage » fêtait ses trois ans. Un camion rempli de livres, façon bibliobus, avec à son bord Laura, une passionnée de littérature toujours prête à dialoguer et à conseiller : tels sont, pour cette librairie ambulante parcourant le tiers supérieur de l’Alsace, le concept et celle qui l’incarne. Il y a peu, cette libraire itinérante atypique, a relayé sur les réseaux sociaux, un message d’alerte de la Librairie « Mine de Rien », spécialisée dans la bande dessinée. Laura a accepté de répondre à nos questions à ce propos.
Pouvez-vous résumer ici l’essentiel de cet appel ?
Laura Chipeaux : Depuis quelques semaines, les délais de réapprovisionnement sont passés de quatre jours à huit jours, puis deux semaines, maintenant trois. N’arrivant pas à combler son retard, MDS a décidé de ne plus s’occuper des commandes de livres à moins de trois exemplaires. Pour une librairie comme la mienne, ayant un petit stock, impossible de commander trois exemplaires et donc obligée de refuser des commandes pour ma clientèle.
Que représentent, pour votre librairie les ouvrages distribués par MDS ?
LC : Par rapport au stock global de ma librairie, les ouvrages distribués par MDS en représentent environ 20%, beaucoup de grandes maisons d’édition BD sont distribuées par MDS et des titres toujours attendus.
En quoi n’est-ce pas jouable, pour une petite librairie, de commander un ouvrage en trois exemplaires minimum ?
LC : Imaginez, commander trois exemplaires pour chaque commande, que ce soit pour mon fonds ou ma clientèle, cela entraîne autant de soucis de trésorerie que de logistique. De trop grosses factures et pas assez de place, pour résumer.
N’y aurait-il pas moyen de s’associer avec d’autres librairies indépendantes, peut-être plus grandes que la votre ?
LC : Nous y avons pensé, mais pendant cette période de Noël qui est déjà logistiquement très dense, ajouter des déplacements serait trop compliqué. Cependant, je pense qu’on va devoir y réfléchir pour les temps à venir.
Comment voyez-vous l’avenir, tant de votre profession que de votre commerce ?
LC : J’espère que, comme durant les périodes de confinement, la clientèle continuera à faire appel aux commerces de proximité et aux services. Je crois très fort aux librairies indépendantes, et ne me serais pas lancée dans ce commerce sans ça.
Merci Laura de vous être prêtée à cette interview. Pour celles et ceux qui voudront vous retrouver à bord de votre camion, le calendrier de la tournée est accessible ici !
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