Même plus de variations saisonnières
Le marché de l’emploi dans l’Ortenau voisine est extrêmement stable. Le plein emploi, quoi. En attendant l’arrivée de la crise. Qui elle, ne se fera pas attendre…
(KL) – Ce qui est bien avec la communication de l’Agence pour l’Emploi allemande, c’est que les chiffres actuels sont systématiquement disponibles avec des explications précises et ce, le 1er du mois. Cette communication transparente et régulière permet de lire les évolutions sur le marché de l’emploi – à la différence de la France où la catégorisation des chercheurs d’emploi est tellement compliquée et la communication tellement irrégulière qu’il est quasiment impossible de donner des chiffres exacts et actuels sur le chômage en France. Dans l’Ortenau, tout le monde est content. Au mois de Juillet 2019, le taux de chômage est resté inchangé à 2,8%.
Evidemment, le plein emploi. A 2,8%, le taux de chômage dans l’Ortenau résiste même aux variations saisonnières habituelles. Au mois de Juillet, on assistait traditionnellement à une légère hausse du taux de chômage en Allemagne, car après avoir terminé leurs études ou formation professionnelle, de nombreux jeunes passent en été par une courte phase de chômage. Donc, même une légère augmentation du taux de chômage n’aurait pas été inquiétante, mais même pas ça. 2,8%, inchangé. Plein emploi.
« La demande de collaborateurs est toujours importante dans l’Ortenau », dit Horst Sahrbacher, le chef de l’Agence pour l’Emploi à Offenbourg. On s’en doutait – si le marché de l’emploi chez les voisins badois peut éponger dans l’ensemble une petite hausse du chômage chez les jeunes, c’est qu’il se porte très bien.
Mais les experts qui pronostiquent l’arrivée d’une crise majeure en Allemagne sont de plus en plus nombreux. La société vieillissante en Allemagne, les infrastructures vétustes, le besoin de forts investissements, la pénurie de main d’œuvre qualifiée et le manque d’attractivité du pays pour faire venir des spécialistes étrangers – l’Allemagne doit se préparer à une récession musclée qui pourrait lui coûter sa place de « premier de la classe ».
La politique d’austérité, credo inébranlable de l’économie allemande, empêche toute mesure à court terme. Les économies faites ces dernières décennies ont empêché la modernisation des infrastructures, et là où l’Allemagne a investi beaucoup d’argent, les projets ont capoté – comme celui du nouvel aéroport à Berlin (où on se pose la question si cet aéroport sera jamais mis en service) ou celui de la gare souterraine à Stuttgart qui risque de battre tous les records de dépenses publiques inutiles. Pour le reste, les infrastructures allemandes doivent être entièrement rénovées et ce, à un moment où les recettes de l’Etat s’amoindrissent d’année en année.
Laissons alors les voisins se réjouir de cette belle prise de vue instantanée qui est celle du plein emploi. Que tout le monde profite de cette belle vue avant que l’image ne change radicalement. Et ce changement interviendra assez rapidement.
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