Micro européen – la Fondation René Cassin et le Prix Jacques Ribs

La fondation René Cassin a crée le Prix Jacques Ribs, tous deux grands juristes et défenseurs des Droits de l'homme. Un prix prestigieux pour des lauréats aussi prestigieux.

Valérie Candau (2e de gauche) avec des membres du directoire de la Fondation René Cassin, les lauréats du Prix Jacques Ribs et des membres du jury lors de la remise du Prix Jacques Ribs. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(José-Manuel Lamarque / France Info) – La Fondation René Cassin – qui perpétue le travail du juriste coauteur de la Déclaration universelle des Droits de l’homme – se trouve à Strasbourg. Elle a lancé en fin d’année 2024 un prix consacré aux Droits de l’homme. Entretien avec Valérie Candau, la directrice générale adjointe de la Fondation.

1969 est l’année de naissance de la Fondation Cassin. Pourquoi ?

Valérie Candau : La raison est simple – René Cassin a obtenu son Prix Nobel de la paix en 1968 et a souhaité à ce moment-là créer ce que l’on a appelé l’Institut international des droits de l’Homme. Cet institut est né seulement l’année suivante, en 1969. Il s’est voulu apolitique avec pour objectif de promouvoir les Droits de l’Homme en France et dans le monde par deux biais : la formation, c’est-à-dire 80% de notre activité, et la recherche. En 2015, l’Institut est transformé en fondation reconnue d’utilité publique.

La Fondation Cassin œuvre-t-elle seulement en France ?

VC : Nous intervenons en France, avec de grosses sessions qui durent parfois un mois, notamment l’été avec 200 participants venant de 70 pays différents et plus de 50 experts internationaux. Nous intervenons également, depuis 16 ans, à l’étranger avec en moyenne 10 sessions de formation : en Afrique – par exemple au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Soudan, au Mozambique, au Burkina ou au Mali – et en Amérique du Sud avec le Pérou, l’Argentine et pour 2025, le Brésil.

Un événement s’est déroulé le 13 décembre dernier à Strasbourg : la naissance du prix Jacques Ribs. Qui était Jacques Ribs ?

VC : Nous sommes très fiers d’organiser ce prix des Droits de l’Homme Jacques Ribs. Jacques Ribs était un juriste, défenseur des Droits de l’Homme. Il a présidé l’association « France terre d’asile » et il a mené ce combat durant toute sa vie. Avant sa disparition, il a souhaité que notre Fondation puisse porter un prix des Droits de l’Homme Jacques Ribs. L’objectif est de récompenser une personne morale, une association ou une personne physique qui a mené des combats marquants pour les Droits de l’Homme en lien avec le Droit des réfugiés.

Qui sont les lauréats de ce premier prix Jacques Ribs ?

VC : Cette année, nous avons choisi de distinguer deux lauréats. La première est Şebnem Korur Fincancı, qui a consacré sa vie à la recherche de la vérité et lutté intensément contre la torture et la violation des Droits de l’Homme dans son pays, la Turquie. Du fait de son combat, elle fait l’objet de nombreuses enquêtes administratives et de procès. D’ailleurs, un procès devait se tenir en décembre dernier et a été reporté à ce mois de janvier. Le deuxième lauréat est une association qui s’appelle « Prison Insider ». C’est une association, fondée par Bernard Bolzer et dont la directrice est Florence Laufer, qui existe depuis 2015 et lutte sans relâche pour la condition des personnes détenues.

J’ajoute qu’en ces temps troublés, pour continuer notre combat par la formation, toute l’équipe de la Fondation a besoin de votre soutien !

Pour écouter cet entretien, il suffit de cliquer sur ce lien !

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