Micro européen – l’Allemagne en proie aux partis extrêmes
Dans le Micro européen sur France Info, José Manuel Lamarque et Kai Littmann analysent les conséquences des élections régionales en Saxe et en Thuringe.
(Réd) – Les extrêmes gagnent du terrain après les élections régionales partielles de la semaine dernière en Thuringe et en Saxe. José Manuel Lamarque et Kai Littmann font un point de la situation politique en Allemagne.
Ces élections ont vu la montée des extrêmes, l’AFD à droite ou l’alliance BSW à gauche. Ces formations sont même arrivées en tête ?
Kai Littmann : Largement en tête ! On peut parler d’un séisme politique, même s’il était annoncé depuis des mois. Les résultats en Thuringe et en Saxe correspondent aux sondages publiés avant les élections. Ainsi, les deux Länder se trouvent dans une situation comparable à celle de la France après les législatives, autrement dit, ce sont des régions qui seront très difficiles à gouverner.
Les conservateurs de la CDU ont fait de bons scores. Peuvent-ils participer à une coalition ?
KL : C’est là que commence le problème, parce que les autres partis ont obtenu des très faibles scores, y compris deux partis au pouvoir au gouvernement fédéral, à Berlin : les Verts et les libéraux du FDP. En Thuringe, ils sont exclus du parlement, en Saxe, seuls les Verts y rentrent en franchissant avec peine la barre des 5%. Et il y a un désaveu total pour le parti du chancelier SPD qui a fait 7,5% et 6,1% des votes. Donc, il manque des partenaires à la CDU pour pouvoir former un gouvernement. Sans les extrêmes, ce sera impossible.
Quelles vont être les répercussions de ces votes régionaux sur la coalition nationale : sociaux-démocrates, Verts et libéraux ?
KL : Ces trois partis sont en crise, mais c’était déjà le cas bien avant. SPD, FDP et Vert n’ont plus rien à se dire. Ils viennent de décider d’un budget pour l’année prochaine, très mal ficelé, qui est critiqué de toutes parts. Avec la perspective des législatives en 2025, ils tentent de redorer leur blason, mais plus ils essayent, plus ils dégringolent dans l’opinion publique. Il faut dire une chose : cette coalition est finie.
Comment positionner le BSW, l’alliance Sahra Wagenknecht – du nom d’une une ancienne dirigeante communiste d’Allemagne de l’Est ?
KL : On ne le sait pas vraiment, parce que cette alliance défend des positions autant de l’extrême gauche que de l’extrême droite. Elle a fait des scores impressionnants lors de ces deux élections régionales, en devenant la troisième force politique dans ces deux Länder. Elle a des chances de remporter le même succès au niveau fédéral, lors des prochaines législatives. Et si les partis traditionnels ne comprennent pas le message de ces deux élections, ils risquent de disparaître. En effet, quand on est au pouvoir et que l’on totalise ensemble 12 % des votes, il s’agit d’un désaveu absolu.
Pour écouter l’intégralité de cette analyse, il suffit de cliquer ICI !
Kommentar hinterlassen