Micro européen – trois élections législatives en trois ans au Portugal
Le Portugal se prépare à des élections législatives anticipées le 18 mai, les troisièmes depuis 2022. Focus avec Ana Navarro Pedro, journaliste correspondante portugaise à Paris.

(José Manuel Lamarque / France Info) – Les élections législatives anticipées du 18 mai 2025 seront les troisièmes depuis 2022. L’exécutif de centre-droit du Premier ministre Luis Montenegro est démissionnaire, après avoir perdu un vote de confiance au Parlement, entraînant la dissolution de l’Assemblée.
Que s’est-il passé ?
Ana Navarro Pedro : Bonne question. Encore une crise politique, même s’il y a une stabilité dans le gouvernement, il y a une instabilité dans le pays. Économiquement, les agences de notation, malgré cette chute du gouvernement, malgré la troisième élection législative en trois ans, ça fait beaucoup, eh bien, les agences de notation ont quand même élevé la note du Portugal et ont donné une note plus haute. On est « A » maintenant, ce qui veut dire que les emprunts sur les marchés internationaux sont beaucoup moins chers. Et pourquoi nous sommes à « A » ? Parce que nous avons un excédent budgétaire plusieurs années de suite et on va continuer à l’avoir d’après les agences, parce que nous remboursons notre dette souveraine par avance et rubis sur l’ongle, et parce que les perspectives de croissance sont très bonnes au Portugal, malgré la crise internationale causée par la guerre des tarifs.
Mais il y a quand même une chute du gouvernement, des élections anticipées, pourquoi ?
ANP : Alors ça, c’est la cuisine interne du Portugal. En deux mots, le Premier ministre, Luis Montenegro, Premier ministre conservateur, avant d’entrer en politique il y a cinq ans environ, il était simplement un homme d’affaires. Quand il est entré en politique, et plus encore quand il est devenu président du Parti conservateur, il a passé son entreprise à sa femme et à ses enfants. Mais l’entreprise continue à exercer sa prestation de service, notamment en informatique. Donc, il a gagné les élections l’année dernière de peu, Premier ministre de peu, il a réussi à négocier le budget avec l’opposition de gauche. C’était une bénédiction, presque un miracle. Et puis là, il y a un journal qui dit qu’il y a conflit d’intérêts. Son entreprise a un client, un groupe de casinos, qui dépend de l’État pour ces concessions et qui va renégocier les concessions à la fin de cette année. Et donc conflit d’intérêts potentiel. Ensuite, la crise s’est développée sans aucune enquête judiciaire.
Les élections se dérouleront le 18 mai 2025. Que disent les sondages ?
ANP : Les sondages indiquent que tout va rester comme c’était en 2024, c’est-à-dire un bloc de gauche, un bloc de droite, très près l’un de l’autre, mais la droite et Monsieur Montenegro avec une plus grande avance que l’année dernière et l’extrême droite restera très proche de ces 18%.
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