Mini-série (2) : Retour sur le Chemin de Saint Jacques
Claude Haudier partage son expérience sur le Chemin de Saint Jacques avec nous. Un voyage introspectif à travers des payages magnifiques de l’Espagne du Nord.
31 mai : Cizur Minor – Cirauqui - Départ matinal sur des chemins toujours aussi boueux mais malgré tout, de beaux paysages nous attendent avec la chaine des Pyrénées sur notre droite. Escale à Puente la Reina, point de jonction des différents chemins de Saint Jacques. Les cigognes, nichées sur le toit de l‘église et sur la cheminée d’une usine désaffectée, sont là pour nous accueillir. Emotion en passant le pont de la Reine si chargé d’histoire puisqu’il a vu défiler les pèlerins depuis le douzième siècle. Une photo de François sur le pont et tout le monde s’accorde à reprendre la route jusqu’à Ciraqui, un village ayant beaucoup de caractère. Alberge près de l’église romane ayant un remarquable portail mozarabe. Ouf ! Première journée sans avoir besoin de mettre la cape.
1 juin : Cirauqui – Villamayor de Monjardin – Dernier regard sur le porche de l’église avant de reprendre le chemin. Très vite nous arrivons à Estella où dès l’entrée, se profile l’église du Saint Sépulcre. Passage obligé à l’église San Pedro de la Rua, son cloître et ses chapiteaux sur lesquels on aperçoit encore des traces de couleur. Perdu François. A la fontaine à vins d’Irache on reprend des forces, tout en cédant au folklore, mais Irache est surtout incontournable avec son église romane. L‘église est pleine et je réalise qu’on célébrait un enterrement. Nous repartons mais très vite, vu l’heure, il n’est que 15 h, je laisse Emeline pour revenir sur mes pas afin de mieux découvrir Irache et son cloître. Arrivée à Villamayor de Monjardin après un arrêt à la fontaine gothique. J‘aperçois Francine déjà installée dans un gite au milieu du village. Décide d’aller dans celui signalé dans mon guide et tenu par des hollandais. Nous avons passé une chaleureuse soirée entre pèlerins avec un repas préparé par l’hôte de la maison. Visite de l’église où se trouve une croix en argent datant du douzième siècle : une merveille, témoin du Chemin. François et moi jouons les sacristains en aidant la titulaire à sortir les bannières de la sacristie, car demain c’est la fête Dieu.
2 juin : Villamayor de Monjardin – Viana -Départ au lever du soleil comme l‘apprécie l’ami Edouard. Dernière journée en Navarre. Il faut profiter au maximum des paysages. De beaux chemins bien fleuris avec notamment des chèvrefeuilles extraordinaires -quel parfum !- et des couleurs éclatantes. Marcher dans cet environnement est exaltant. Longue descente sur Viana. Les copains s’arrêtent dans une albergue à l’entrée de la ville. Pas de nature à m’arrêter en banlieue. Suis mon idée de m’arrêter au centre de la ville dans l’auberge communale. Les amis venus me rejoindre pour le repas du soir auront des regrets tant les vestiges de l’église à proximité et la belle entrée de l’auberge sont magnifiques .Surprise aussi : deux pèlerines savoyardes m’ont ramené le bâton que j’avais perdu la veille. La solidarité du chemin.
3 juin : Viana – Ventosa – Départ en solitaire. Les ruines de la cathédrale et sa rosace vide se profilent rapidement à l’horizon. Visite de Logrono et recherche d’une banque car il faut profiter des villes pour se réapprovisionner. Retrouvailles avec les amis français dans la cathédrale : ils souhaitent s’attarder un peu dans la ville. Ce sera le dernier contact avant de les revoir à… Santiago ! Chemine avec un varois qui m’explique, sans que je lui demande rien, pourquoi il avait choisi de vivre à Paris pendant sa période d’activités professionnelle.
4 juin : Ventosa – Santo Domingo de la Calzada – Impatient d’arriver à Santo Domingo et de voir ce fameux «gallinero» (poulailler où vivent un coq et une poule !) installé dans l’église, qui fait référence à l’une des légendes des plus connues du Chemin, souvenir éternel du miracle du pèlerin injustement pendu. Très beau cheminement et belle arrivée sur San Domingo. Visite de l’église (et oui, le coq a chanté lorsque j’ai pris la photo du poulailler !). On en oublierait presque de visiter la crypte avec le tombeau de Santo Domingo de la Calzada qui s’était beaucoup préoccupé d’améliorer les voies de circulations utilisés par les pèlerins. Soirée à l’albergue faite de partage autour d’un repas préparé avec Alfonso et Dario, d’excellente qualité – et oui Monsieur l’Ambassadeur ! Le lendemain, visite matinale du Parador, ancien hôpital transformé en luxueux hôtel avant de quitter cette belle cité porteuse de l’histoire du Chemin.
5 juin : Santo Domingo de la CAZADA – Villafranca Montes de Oca – Première arrêt à Granon. L’église est fermée, mais il sera quand même possible de voir l’intérieur en passant par le dortoir des pèlerins de l’auberge jouxtant l’église. Il a suffit d’une conversation avec un jeune espagnol sur le pas de la porte. Redicilla del Camino marque l’entrée en Castille. Pour une fois, ce sont bien les camions qui rythment la marche. Pauvres habitants de Villafranca Montes del Camino, vraiment à plaindre et en danger permanent avec tous ces camions qui traversent le bourg. A quand le contournement ? Histoire de temps sans doute. Les habitants de certaines villes bas-rhinoises en savent quelque chose.
Les photos ont été rálisées par Claude Haudier – la suite demain !
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